A Lille, des solutions pour lutter contre le gaspillage alimentaire

Rédigé par Jeanne Blanquart, le 29 Apr 2015, à 18 h 09 min
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Moins de déchets, plus de recyclage. Alors que le Sénat vient de voter la loi autorisant les supermarchés à donner leurs invendus à des associations caritatives, la métropole lilloise est un bon exemple d’espace où plusieurs acteurs se sont lancés dans la course au zéro déchet, ou du moins au déchet « utile ». Entre services publics et initiatives citoyennes, nous sommes allés à la rencontre de ces militants du détritus.

Halte au gaspillage : ce qui est jeté n’est pas forcément perdu

L’huile des frites qui fait rouler un bus ? C’est l’un des projets actuellement mené par l’entreprise nordiste Gecco, fondée en 2007 par Julien Pilette. « L’idée c’est de récupérer toutes les huiles de friture, dans les restaurants et les usines de la région, pour en faire du biodiesel », explique son fondateur. Pour une région où les moules-frites sont reines, l’idée semble viable.

Mais le projet avance doucement : « Pour le moment nous sommes encore à l’étape du prototype, en collaboration avec la faculté des sciences. On devrait avoir fini à la fin de l’année », précise Julien Pilette. Pour lui et son équipe de 8 personnes, il s’agit bien là d’une « idée unique, pour inciter à consommer et produire localement », mais aussi d’une « innovation sociale », puisque l’entreprise embauche déjà dans des entreprises d’insertion du bassin minier et de la métropole lilloise.

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La métropole lilloise qui l’a d’ailleurs peut-être inspiré en partie, puisque l’ensemble de la flotte de bus roule au biogaz, et ce depuis 2007 également. Si la technique diffère la volonté est similaire : utiliser les déchets alimentaire de la métropole (cantines scolaires, établissements hospitaliers…) pour en faire un carburant. « En 2014, nous avons recyclé 4578 tonnes de déchets alimentaires, sur toute la métropole », explique-t-on à la Communauté urbaine.

Du côté de Littoral-Métropole-Assainissement, qui travaille en partenariat avec CVO et la LMCU pour produire ce gaz, on se plaît à rappeler l’origine de cette collecte : « Au départ on appelait ça les bennes à cochons, parce que tout ce qu’on ramassait était destiné aux cochons. Ça a un peu changé… »

Au départ, on appelait ça les bennes à cochons, parce que tout ce qu’on ramassait était destiné aux cochons. Ça a un peu changé…
Julien Pilette, entreprise Gecco

Avant la poubelle, la récup’

Mais dans le cercle de la lutte contre la gaspillage alimentaire, on trouve aussi des initiatives qui tentent de prendre le problème en amont… pour faire en sorte que tout soit mangé. C’est le cas de la Tente des Glaneurs ou de l’association les Gars’pilleurs, désormais célèbres à Lille, qui s’occupent chaque semaine de récupérer les invendus des marchés pour les redistribuer sur leur stand, gratuitement.

« Parfois, ce sont des fruits un peu abîmés, certains jours, ce sont juste des produits que les vendeurs ne pouvaient pas ramener avec eux », témoigne Leslie, 25 ans, qui se rend régulièrement à la Tente. « C’est à la fois un moyen de lutter contre le gaspillage alimentaire, et aussi une manière de réguler une pratique qui se faisait de toutes manières, à savoir la glanage en fin de marché. »

déchets-gaspillage-alimentaire

Dans le même esprit, plusieurs restaurants du centre-ville proposent désormais aux clients de ramener chez eux ce qu’ils n’ont pas mangé, dans des « doggy-bags ». Une pratique très courante aux États-Unis qui se développe peu à peu dans la métropole.

Concernant ce qui va de pair avec les déchets organiques, à savoir les emballages, ils sont plusieurs également à vouloir donner une seconde vie aux bouteilles de lait et aux cartons de yaourts. L’association le Jardin des Bennes, comme les Filles à Retordre, proposent ainsi des ateliers grand public pour faire de ces déchets des oeuvres d’art, où du moins leur donner une seconde utilité avant d’adopter le réflexe « poubelle ».

La révolution à la source

Alice Bigorgne, installée depuis peu dans sa boutique Day by Day de la rue Gambetta, prend elle le problème encore plus en amont. Avant de recycler les aliments partis à la poubelle, la jeune Roubaisienne propose depuis le 17 février de venir faire ses courses… en vrac. « Ça faisait un an que je m’intéressais au Zéro Déchet », explique la gérante, tandis que le manifeste de Béa Johnson est disponible à la caisse.

A Roubaix en effet, la municipalité a lancé un programme de réduction des déchets en partenariat les familles. « Mais je ne trouvais du vrac que dans des magasins bio. Alors j’ai décidé d’ouvrir ce magasin, où la priorité, c’est la lutte contre le gaspillage alimentaire. »

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Ici, 70 % de la clientèle ramène ses propres contenants, et se servent la quantité réellement désirée. Un moyen d’éviter l’entassement dans les placards et les produits périmés dans le frigo. « C’est une formule intéressante, exprime une nouvelle cliente en souriant. Je vais revenir équipée ! » Pour les autres, des bocaux sont à disposition, « c’est une forme de prêt », conclut Alice Bigorgne en pesant un bidon de lessive à moitié rempli.

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Fille du Nord, Jeanne aime la musique, les grandes fêtes populaires et les plats au fromage. Encore étudiante en journalisme, elle s'intéresse à l'aspect...

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