Alors que le réchauffement climatique est plus que jamais palpable et la menace d’épuisement des ressources naturelles et énergétiques au plus haut, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler à des changements radicaux dans l’industrie de l’aviation. Tandis que certains plaident pour des quotas stricts de vols, d’autres estiment que l’avenir de l’aviation doit résider dans l’innovation technologique et les carburants plus durables.
L’ingénieur Jean-Marc Jancovici plaide pour limiter drastiquement les vols en avion
L’ingénieur Jean-Marc Jancovici, expert du changement climatique, appelle pour sa part à instaurer un système de quotas de vols limitant chaque individu à quatre voyages en avion au cours de sa vie. Selon le spécialiste, cette mesure drastique est nécessaire pour faire face à la fin inévitable des combustibles fossiles et pour lutter contre les émissions de CO2 de l’aviation, qui représentent 2 à 3 % des émissions globales. Une proposition que soutient également Charlène Fleury, coordinatrice du réseau « Rester sur Terre », qui plaide pour des moyens de transport moins carbonés.
Une idée qui ne manque pas de susciter des inquiétudes parmi les professionnels du secteur. Interrogés sur France Inter fin mai, Laurent Magnin, ancien patron de la compagnie aérienne XL Airways, et Marc Rochet, président des compagnies aériennes Air Caraïbes et French Bee, contestent tous deux la faisabilité de la proposition, mettant en avant l’importance économique et sociale du transport aérien.
"De toute façon, une fois qu'il n'y aura plus de pétrole, il n'y aura pas de quoi assurer quatre vols dans une vie"
— France Inter (@franceinter) May 30, 2023
Jean-Marc Jancovici confirme sa proposition de quota de quatre vols en avion dans une vie pour lutter contre le réchauffement climatique #le7930Inter pic.twitter.com/LTPsNXRcUz
Le coût constitue en effet un défi majeur. Par exemple, fin juin 2023, un voyage en train de Paris à Biarritz coûte 274 euros pour un trajet de 4 heures, tandis qu’un vol ne coûte que 175 euros et dure seulement 1 heure. Sans compter sur les offres particulièrement attractives, comme celles de Transavia, qui propose des vols à moins de 50 euros pour Marrakech ou Agadir.
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Clément Beaune réagit à l’idée d’un quota pour les vols en avion
Pour le ministre des Transports, Clément Beaune, la mesure est tout simplement irréaliste. Invité de RTL ce 25 juin, le ministre préfère miser sur l’investissement dans la « décarbonation » de l’aviation. Une décarbonisation qui pourrait passer par les vols d’avions commerciaux fonctionnant à 100 % à l’hydrogène, en ce qui concerne les courtes distances. Selon Boeing, ces avions pourraient être sur le marché d’ici 2030 et contribueraient à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre de l’industrie aérienne. L’hydrogène est en effet considéré par beaucoup comme une alternative prometteuse aux combustibles fossiles pour la propulsion des avions, car il produit de l’eau lorsqu’il est brûlé, plutôt que du dioxyde de carbone.
Ce débat entre limitation stricte des vols et transition technologique illustre les défis complexes auxquels l’industrie aéronautique est confrontée dans sa tentative de concilier ses opérations avec les impératifs du développement durable. Alors que la fin des combustibles fossiles semble inévitable, l’industrie devra probablement s’appuyer sur une combinaison de régulations, de changements comportementaux et d’innovations technologiques pour assurer sa survie tout en réduisant son impact sur l’environnement.
De votre côté, pensez-vous qu'il faille réguler le nombre de trajets en avion par personne en instaurant un quota de vol pour toute une vie ?
A lire absolument
Difficilement applicable quand on entend les propos durant le salon du Bourget, à savoir, qu’il est prévu un doublement du nombre des avions en 2030 !!!
On va droit dans le mur ! Tous vont avoir de bonnes raisons de vouloir continuer à prendre l’avion… TOUS !