L’impact insoupçonné du réchauffement climatique dans l’espace

Au-delà de nos océans et forêts, le réchauffement climatique frappe là où on l’attendait le moins, l’espace. Les satellites, essentiels à notre quotidien pour la communication et l’observation, sont désormais en péril, menacés par les conséquences inattendues des gaz à effet de serre.

Rédigé par Stéphanie Haerts, le 17 Mar 2025, à 9 h 55 min
L’impact insoupçonné du réchauffement climatique dans l’espace
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Le réchauffement climatique, ce fléau terrestre bien connu, étend désormais son influence jusqu’à l’espace, affectant notre capacité à exploiter et maintenir les satellites en orbite. Des chercheurs britanniques révèlent les implications surprenantes de nos activités industrielles sur la haute atmosphère, une découverte qui pourrait nous amener à modifier notre gestion de l’espace proche.

Une thermosphère sous influence

Actuellement, la Terre est entourée par plus de 8000 satellites, qui se déplacent entre 300 et 1000 kilomètres d’altitude dans ce qu’on appelle la thermosphère. Des chercheurs de l’Université de Birmingham ont récemment publié dans Nature Sustainability une étude indiquant que les émissions de gaz à effet de serre pourraient modifier de manière durable la densité de cette partie de l’atmosphère. Ces dernières, en piégeant la chaleur près de la surface terrestre, provoquent un phénomène insoupçonné, le refroidissement et la contraction de la thermosphère, cette couche haute de l’atmosphère où gravitent de nombreux satellites.

Ce refroidissement réduit la densité de la thermosphère, modifiant ainsi son équilibre thermique et spatial. Avec une thermosphère moins dense, les satellites en orbite basse subissent moins de traînée atmosphérique, prolongeant ainsi leur durée de vie en orbite. Cependant, cette faible densité augmente aussi le risque de collisions, car elle réduit les forces de friction qui aident à éloigner les satellites les uns des autres.

Un espace de plus en plus encombré

Le nombre de satellites en orbite basse terrestre connaît une croissance exponentielle, renforçant notre dépendance à ces outils pour des applications critiques comme la météorologie ou la navigation. Cependant, la réduction de la densité atmosphérique due au réchauffement climatique crée un environnement propice aux collisions et à l’accumulation de débris spatiaux.

Si les tendances actuelles persistent, les prévisions indiquent que la capacité de l’espace à accueillir des satellites pourrait diminuer de 50 à 66 % d’ici 2100. Cette situation exige une attention immédiate pour préserver la viabilité à long terme de l’espace comme ressource stratégique. Matthew Brown, le chercheur à la tête de l’étude, a déclaré dans un communiqué : « Le nombre de satellites en orbite basse terrestre augmente rapidement et nous dépendons fortement d’eux pour les communications, l’observation de la Terre, les prévisions météorologiques et la navigation. Pour cette raison, nous devons prendre très au sérieux la durabilité à long terme de l’espace. »

Les appels à l’action des chercheurs

Matthew Brown a notamment rappelé l’importance de prendre au sérieux la durabilité de l’espace, un bien collectif sur lequel repose une grande partie de notre infrastructure moderne. « Des discussions sont déjà en cours sur le nombre de satellites pouvant être mis en orbite en même temps, alors que de plus en plus d’instruments sont lancés en orbite basse terrestre. Sans contrôler cette prolifération, nous risquons de provoquer un « syndrome de Kessler », où une réaction en chaîne de collisions rendrait l’espace inutilisable» Les experts demandent des politiques plus strictes concernant les émissions de gaz à effet de serre et un contrôle plus rapproché du trafic spatial. L’adoption de telles mesures serait essentielle pour protéger notre fenêtre sur l’univers et assurer la sécurité des générations futures dans l’exploration spatiale.

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Rédactrice dans la finance, l'économie depuis 2010 et l'environnement. Après un Master en Journalisme, Stéphanie écrit pour plusieurs sites dont Economie...

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  1. Stop auinoir

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