Triste paradoxe : des lions sauvés de l’enfer de la vie de cirque finissent abattus par des braconniers.
Un fonds anti braconnage avec le chanteur Moby
Ils s’appelaient José et Liso, deux lions mâles hébergés dans un département dédié aux soins spéciaux d’un sanctuaire animal en Afrique du sud. Ils ont fini leur vie empoisonnés et abattus par des braconniers désireux de revendre au marché noir leurs membres, leurs os et leurs peaux. Aujourd’hui la protection des 31 lions sauvés par Animals Defenders International et accueillis au sein du sanctuaire d’Emoya a dû être renforcée.
Les gardes armés coûtent 6.000 € par mois , à tel point que l’organisation a lancé avec le chanteur Moby un « fonds anti-braconnage pour José et Liso. » Selon les mots de Moby sur Twitter, relayés ci-dessous, « Je n’ai pas assez de mots pour exprimer à quel point j’adore les femmes locales payés par la fondation Anti Poaching Foundation et entraînées à protéger et défendre les espèces en danger. Je suis contre les armes d’une manière générale, sauf quand elles sont entre les mains de femmes défendant des animaux en danger. »
I can’t tell you how much I love the @int.anti.poaching.foundation , women from the local community paid and trained to protect and defend endangered wildlife. I’m generally anti-gun, unless the guns are in the hands of women protecting endangered animals.. @damien_mander #a… pic.twitter.com/8KAAjir5EI
— moby XⓋX (@thelittleidiot) August 31, 2018
Comme l’explique Tim Phillips, cofondateur d’Animal Defenders, ce fonds vise à collecter 85.000 euros pour aider les agents anti-braconnage de la police sud-africaine dans leurs enquêtes, et surtout identifier les schémas de braconnage afin de traduire les assassins des deux lions en justice. Ce fonds servira également à enquêter sur d’autres meurtres de lions captifs. Car il semble bien que les braconniers aient désormais choisi de cibler les lions hébergés dans les sanctuaires, les réserves naturelles privées et les fermes d’élevage.
Vingt lions tués ou visés
Selon Animal Defenders, alors que l’on ne constatait aucune attaque de ce genre en 2015, elle ont débuté en 2016 et n’ont pas cessé de s’intensifier depuis. Au total, l’association a recensé 18 attaques sur l’année 2016. Mais entre janvier et août 2017, pas moins de 20 lions en captivité ont été tués ou ciblés dans la province de Limpopo, dans le nord-est du pays. Marché noir oblige, ces lions sont en général empoisonnés, puis mutilés, écorchés, et amputés de leur tête et de leurs pattes.
Si certaines parties du corps des lions sont utilisées en médecine traditionnelle dans certains pays d’Afrique, le souci vient surtout de l’Asie, et de la Chine : la poudre d’os de lion y est intégrée dans des breuvages, vins et boissons toniques, en remplacement des remèdes confectionnés jusque-là à partir d’os de tigre. En Chine, le vin d’os de lion a ainsi remplacé le vin d’os de tigre… De même, les dents et griffes de lions servent à fabriquer des objets, parures et autres colliers.
Un commerce d’os et de membres encore légal
La convention signée par 182 pays l’an passé autour du commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), a par ailleurs maintenu le commerce légal des os et membres de lions captifs. Un commerce légal qui ne fait qu’alimenter la demande. Une proposition proposant de mettre un terme au commerce de lions et de leurs membres avait d’ailleurs été rejetée, l’interdiction du commerce international d’os, de dents et de griffes ne concernant in fine que les lions à l’état sauvage.
Résultat : en 2017, l’Afrique du sud a pu exporter en toute légalité 800 squelettes de lions élevés. Un chiffre en baisse, mais qui demeure important. Par ailleurs, depuis l’interdiction des importations de trophées de lions élevés en captivité imposée depuis fin 2016 par l’U.S. Fish and Wildlife Service, l’élevage de lions pour leurs os ne cesse de prendre de l’ampleur. Un changement de l’équilibre entre offre et demande, et une hausse de la valeur des carcasses à l’export qui pourrait contribuer à ce renforcement du braconnage.
faut interdire la chasse c’est tout