L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) recense et suit environ 110.000 espèces sur terre, ce qui n’est pas la totalité – et de loin. La tâche est titanesque, avec une estimation du nombre d’espèces total qui varie, selon les projections, de 1 à 100 millions ! Si sur toutes les espèces recensées par l’organisme, plus de 30.000 sont en difficulté – c’est-à-dire que leur statut de conservation tel qu’établi par cette institution est mauvais- , l’édition Liste Rouge UICN 2019 apporte aussi de belles surprises.
Liste rouge UICN 2019 – Un constat lourd
L’UICN, qui est l’organisme international de référence en matière de conservation de la Nature, a publié son dernier rapport lors de la COP25 à Madrid en décembre dernier. État des lieux : sur les 112.432 espèces de la (malheureusement) célèbre Liste Rouge UICN des espèces menacées, 73 déclinent tandis que, bonne nouvelle malgré tout, 10 autres progressent alors qu’elles étaient sur le point de s’éteindre.
L’année 2019 aura ainsi vu 73 espèces régresser significativement d’après l’UICN(1), ce qui est une réelle mauvaise nouvelle dans la mesure où nous ne pouvons plus nous permettre la régression d’aucune espèce au regard de toutes celles qui ont déjà été perdues.
État des lieux – Liste Rouge UICN 2019 des espèces menacées
Sur 112.432 espèces évaluées :
- 30.178 sont menacées
- 877 sont éteintes
- 73 sont éteintes à l’état sauvage
- 6.413 sont en danger critique d’extinction
- 10.629 sont en danger
- 13.136 sont vulnérables
- 6.826 sont quasi menacées
- 57.931 posent une préoccupation mineure
- 16.355 n’ont pas de données suffisantes pour l’évaluation
Mais aussi un peu d’espoir pour la suite
Comme souvent, quand on est tombé bien bas, il est plus facile de remonter à la surface… C’est peut-être pour cela, mais aussi certainement parce que nous avons de plus en plus d’informations de terrain qui remontent, que des bonnes nouvelles arrivent aussi !
Une chose est sûre : sur le bilan 2019 ce sont 10 espèces – huit espèces d’oiseaux et deux espèces de poissons d’eau douce – qui sont sorties du lot et on vu leur statut progresser positivement avec une exception aussi belle que notable : une espèce considérée éteinte dans la Nature qui est désormais réhabilitée, le Râle de Guam (Hypotaenidia owstoni).
Le Râle de Guam « renait de ses cendres »
Cela n’arrive que très rarement, du moins pour l’instant, et après le Condor de Californie (Gymnogyps californianus), ce n’est là que la deuxième fois qu’un oiseau renaît de ses cendres ainsi.
Le Râle de Guam avait en effet disparu de son milieu naturel, sur cette île américaine dans le Pacifique, mais a été sauvé grâce à un programme d’élevage et de réintroduction en milieu sauvage sur les îles Cocos dans l’océan Indien qui a porté ses fruits ! Une belle réussite en matière de conservation, même si l’espèce reste toujours classé en danger critique, à une étape seulement de l’extinction…
Si ce n’est certainement pas la meilleure des solutions car on préférerait largement que les espèces n’arrivent jamais au bord de l’extinction, au moins cela a-t-il le mérite de laisser une lueur d’espoir.
Illustration bannière : Autre (mauvaise) nouvelle sur la Liste Rouge 2019 : le lapin d’Europe (Oryctolagus cuniculus) est passé de « Quasi menacé » à « En danger » dans son aire de répartition naturelle, en Espagne, au Portugal et dans le sud de la France © Rudmer Zwerver