Que vous soyez un photographe amateur ou confirmé, le programme de science participative, BioLit (biodiversité du littoral), vous invite à envoyer vos clichés des espèces animales et végétales rencontrées sur les plages. Une façon de faire avancer la science mais aussi de protéger la biodiversité du littoral.
Une biodiversité menacée
Avec ses 20.000 kilomètres de côtes, la France est l’un des pays les plus riches en écosystèmes divers et variés. Cependant, les organismes vivants qui s’y trouvent sont de plus en plus menacés. En cause, les pollutions humaines, notamment celles des hydrocarbures et des déchets (plastiques, canettes, filets de pêche, mégots de cigarette, etc.) qui sont déversées dans les océans. De même, le « bétonnage » des côtes est un autre problème de taille pour les écosystèmes littoraux.
Les habitats de nombreuses espèces disparaissent ainsi peu à peu. Le changement climatique est également une menace puisqu’il modifie les milieux et génère des événements climatiques de plus en plus intenses (sécheresse et tempêtes). Ces derniers provoquant une érosion côtière et une montée des eaux.
Que peut-on trouver sur les plages ?
Au rythme des marées, la mer amène sur la plage de petits trésors : des algues, des coquillages, des oursins, des étoiles de mer, divers restes d’animaux marins (morues, roussettes, lompes, etc.). Il est également possible d’apercevoir des cormorans, des goélands et plus rarement des phoques.
On y trouve également des déchets (bouteilles, bidons en plastique, gants, filets, brosses à dent, etc.). Un ramassage mécanique est généralement effectué avec des machines afin de nettoyer le littoral. Toutefois, il embarque avec lui les éléments naturels qui constituent la biodiversité des plages.
Laurent Debas, océanologue, est le créateur du programme BioLit. Il est aussi le cofondateur et directeur de l’association Planète Mer et a travaillé à WWF ainsi que sur le film Océans, de Jacques Perrin.
Pour lui, des milliers de végétaux et d’espèces peuvent être trouvés sur le littoral. « On peut aussi voir des espèces présentes en permanence, comme les algues brunes et les bigorneaux, dont nous essayons de comprendre les évolutions et si elles sont liées à des pollutions locales » indique-t-il à Ouest France(1).
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Photographier ce que l’on observe
En se promenant sur la plage, le programme nous encourage à photographier toute espèce vivante quelque soit l’endroit où l’on se trouve ou l’époque de l’année. L’objectif de ce programme est de recenser la biodiversité des côtes.
Ces photos permettront aussi de suivre les espèces protégées, de découvrir les espèces nouvellement introduites et d’évaluer l’impact des déchets et autres activités (quads, scooters, etc.) qui viennent endommager le littoral.
En recueillant à longueur d’année des photographies de végétaux et d’animaux trouvés sur le littoral, les scientifiques peuvent avoir un meilleur recul sur l’évolution du littoral. Cet observatoire citoyen va permettre de protéger le littoral très fragilisé.
Wanted ! ? ?
Le crabe bleu (Callinectes sapidus) est une espèce introduite en Méditerranée ⚠️ En avez-vous observé ? Partagez vos photos des « Nouveaux Arrivants » sur #BioLit.
Plus d’infos ? https://t.co/E3d711EeL4
?BioLit – Estran Cité de la Mer pic.twitter.com/0hzApuKM0N— Planète Mer (@PlaneteMer) July 11, 2020
De ces observations pourront découler des actions plus concrètes afin de mieux protéger ces espaces. Il sera possible grâce à toutes ces observations d’alerter les autorités mais aussi de réfléchir à de nouvelles solutions pour préserver les plages.
Certaines communes comme Concarneau et Carnac ont déjà pris la décision d’arrêter le nettoyage mécanique et de laisser revenir la laisse de mer, les liserons des dunes et les roseaux des sables. Un petit pas afin de laisser vivre cet écosystème et d’éviter d’appauvrir le littoral déjà mis à rude épreuve.
Envoyez vos photos via le site BioLit. Une fois votre photo chargée, le site permet également d’ajouter vos commentaires.