Chaque année, la France produit des millions de tonnes de déchets organiques, lesquels représentent une partie significative des déchets ménagers. Or, les méthodes traditionnelles de gestion des déchets ont un impact environnemental considérable. Le compostage apparaît alors comme une solution naturelle et efficace pour réduire ce fardeau, en transformant les biodéchets en un amendement précieux pour les sols.
Quand le composteur sera-t-il obligatoire ?
Alors que la mesure concerne déjà, depuis le 1er janvier 2023, les professionnels qui produisent plus de 5 tonnes de biodéchets par an, tous les ménages français, qu’ils vivent en milieu urbain ou rural, seront tenus de trier leurs déchets organiques pour les composter dès le 1er janvier 2024. Des bacs de compostage sont déjà fournis aux particuliers, gratuitement ou bien à prix préférentiels, auprès de nombreuses municipalités et des instructions détaillées sur le tri et le compostage des déchets sont mises à disposition. Les collectivités locales jouent en effet un rôle clé dans la mise en oeuvre, le suivi et la sensibilisation à cette nouvelle obligation.
Pour les habitants des zones urbaines où le compostage individuel peut être un défi, des solutions collectives sont d’ores et déjà en place. Des composteurs partagés sont la plupart du temps déjà installés dans les quartiers, et une collecte séparée des déchets organiques est organisée pour les transformer en compost de qualité.
En plus de réduire la quantité de déchets destinés à l’enfouissement et à l’incinération, le compostage a de multiples avantages écologiques. Il contribue à la séquestration du carbone, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et à la restauration et à l’amélioration de la fertilité des sols. Le compost produit peut être utilisé comme engrais naturel dans les jardins, les parcs et les espaces verts, réduisant ainsi la dépendance aux engrais chimiques. Reste que pour composter, il faut donc être équipé. Or, force est de constater que cet objectif semble loin d’être atteint. À trois mois de l’échéance, divers obstacles persistent, notamment en termes de coûts et d’organisation, retardant ainsi la mise en place de ce système par les collectivités locales. D’autant plus que l’absence de sanctions pour les retards n’incite pas à une mise en oeuvre rapide.
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Seul un quart des Français prêts pour l’obligation de composter
Ainsi, bien que des efforts soient en cours pour mettre en place des projets de compostage, la coordinatrice nationale de la gestion des biodéchets à l’Ademe, Alexandra Gentric, confirme auprès de 20 Minutes que nous sommes loin de l’objectif. Seul un petit quart de la population française devrait bénéficier d’une solution de compostage mise en place par une collectivité, sans compter ceux qui compostent déjà individuellement.
La gestion des déchets alimentaires est complexe. Bien que des collectivités s’aventurent progressivement dans cette initiative, le chemin vers la généralisation du compostage est encore long. De nombreux foyers ne disposant ni de l’espace ni même de l’envie de composter, laissant la responsabilité aux collectivités locales. Des appréhensions liées à la nature des déchets, jugés sales et humides, subsistent, tant du côté des particuliers que des élus. Le contexte économique actuel et le coût supplémentaire estimé entre 8 et 15 euros par an et par habitant accentuent ces réticences. De votre côté, êtes-vous déjà équipé d’une solution de compostage ou comptez-vous le faire d’ici 2024 ?
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