Le ministère de la Transition écologique et solidaire devrait valider le texte sur l’interdiction de jeter ou brûler les vêtements invendus dès 2019. Une première victoire pour Emmaüs, à l’origine du projet.
La loi interdisant de jeter les vêtements invendus est prévue pour 2019
Le projet sur l’interdiction de jeter ou brûler les vêtements invendus sera proposé en 2019. « Cette mesure sera inscrite dans la loi en même temps que les autres mesures de la feuille de route pour l’économie circulaire et la transposition directive cadre sur les déchets », a expliqué le ministère de la Transition écologique et solidaire à Novethic.
Il s’agit d’une victoire pour Emmaüs et les autres associations qui mènent la lutte depuis des années. En résumé, l’idée est d’appliquer pour les vêtements les mêmes principes que pour le gaspillage alimentaire : interdire aux marques de jeter les invendus et les obliger à nouer des partenariats avec les associations. Et l’enjeu est de taille.
Sur les 600.000 tonnes de textile, linge et chaussures, seul un tiers est collecté
En effet, pour rappel, en France, sur les 600.000 tonnes de textile, linge et chaussures mises sur le marché chaque année, seul un tiers est collecté par la filière de valorisation, selon l’organisme Eco TLC. Ce sont ainsi 195.000 tonnes qui sont récupérées : 62 % sont revendues dans des friperies, en France ou à l’étranger, 22 % sont effilochées (pour fabriquer des isolants ou des fibres de moindre qualité), 9,5 % deviennent des chiffons et 6 % sont incinérées.
Et la filière de la mode est la deuxième industrie la plus polluante du monde. En effet, le textile arrive juste derrière le secteur pétrolier. 80 milliards de vêtements sont fabriqués chaque année dans le monde. La production et l’acheminement des vêtements a des conséquences désastreuses sur l’environnement.
À titre d’exemple, le secteur consomme chaque année l’équivalent en eau de 32 millions de piscines olympiques pour assurer sa production.
Pour certaines marques, donner à des associations dégrade leur image
Emmaüs est donc à l’origine de cette mesure désormais inscrite dans la feuille de route sur l’économie circulaire. « Ce qu’on récupère de la fast fashion ne représente pas des quantités hallucinantes », expliquait ainsi en avril à Novethic Valérie Fayard, directrice générale adjointe d’Emmaüs(1).
« Certaines enseignes pensent que donner leurs vêtements à des associations va dégrader leur image. »
L’annonce de ce texte de loi a déjà eu des effets positifs. Ainsi, les Galeries Lafayette viennent de lancer le mouvement Go for good. Une première initiative qui voit le jour avec, en ligne de mire, une mode responsable. La marque a été rejointe par plus de 500 autres.
Mais la route sera longue. En effet, selon Novethic, le ministère vient tout juste de lancer la concertation avec les différents acteurs de la filière. Les associations pour leur part, souhaitent que la future loi s’inspire de ce qui a été fait, ces derniers mois, en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire.
Pourquoi 2019 encore une ineptie de plus plus de nos chères et chers gouvernants.