La COP21 annule son unique visite hors de Paris. Les représentants de 195 pays devaient se rendre jeudi 3 décembre à Loos-en-Gohelle, ville minière du Pas-De-Calais à la pointe du développement durable. Au programme : trois circuits retraçant les innovations de la commune, et articulés autour des terrils de la Base 11/19, centre névralgique de la politique verte de la ville.
« Les terrils sont le symbole de notre dette carbone ». Ce constat illustre le passé, le présent et le futur de Loos-en-Gohelle, ville pilote du développement durable dans le Pas-De-Calais. La commune loosoise était la seule sortie officielle prévue à l’occasion de la COP21. Près de 1 000 délégataires du monde entier devaient y être représentés le 3 décembre. À la suite des attentats du 13 novembre, si le sommet mondial pour le climat a été maintenu, la visite de Loos-en-Gohelle a, elle, été annulée pour des raisons de sécurité.
À première vue, c’est une ville minière comme les autres. Ses terrils imposants, ses corons alentours, sa nostalgie en briques rouges. Pourtant, de ville-mine, Loos-en-Gohelle est devenue ville-verte.
De son histoire minière, elle a fait un combat écologique. Condamnés à la destruction dans un premier temps et finalement classés au patrimoine mondial de l’Unesco, les terrils loossois de la Base 11/19, en référence aux numéros des anciens puits de mines, sont le fer de lance de cette politique verte.
La ville est à la pointe de l’innovation écologique. Peu de domaines économiques ou sociaux sont exclus de cette « troisième révolution industrielle » qui anime Loos-en-Gohelle. C’est cette effervescence verte que les délégations internationales devaient apprécier. ConsoGlobe vous emmène découvrir cette ville que les chefs d’Etat du monde entier ne verront pas.
Les trois circuits de la COP21
« Trois circuits, au choix, avaient été préparés afin de donner un diaporama des expertises régionales », explique Clémence Dubois, responsable communication du Centre de création et de développement des éco-entreprises (cd2e), l’organisme chargé d’organiser les parcours. Le cd2e est un « défricheur sur les sujets écologiques de demain », annonce-t-elle. Acteur économique incontournable de la Base depuis douze ans, le centre se charge de promouvoir et d’aider au développement des éco-entreprises dans la région. A sa tête, Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle, et grand artisan de cette politique écologiste.
Vivre Autrement
Les parcours devaient tous commencer et finir sur la Base 11/19, vitrine de cet engagement. Le circuit Vivre Autrement se déroulait dans la ville, au sens large, avec plusieurs points de chute, comme l’église Saint-Vaast, discret symbole de la politique de la ville. Le toit de l’édifice religieux est couvert de panneaux photovoltaïques qui ont remplacé l’ardoise initiale. En plus d’être une avancée énergétique, le geste est symbolique et s’inscrit dans une vision d’ensemble.
« Je ne cherche pas à régler le problème du réchauffement par des panneaux solaires. Il s’agit plutôt de savoir si on est capable de changer notre mode de développement, » s’interroge Jean-François Caron. La ville toute entière est tournée vers cet objectif. C’est pour accompagner cette réflexion que les délégations devaient être guidées à travers les différents aspects de ce que le cd2e appelle, « politique verte au service de la ville ».
La ceinture verte était donc un passage obligé. Considérée comme un « véritable maillage d’écomobilité » selon la Mairie, elle permet de se déplacer en sécurité, et à pied, vers de nombreux lieux de vie de Loos-en-Gohelle (écoles, collège, salle polyvalente…). Quinze kilomètres sont ainsi préservés des voitures. Plus qu’un simple réseau de sentiers verts, la ceinture verte est l’image que Loos-en-Gohelle entend se donner : accessible, éco-responsable et communautaire. Une image promue par les habitants et mise en avant à l’occasion de la COP21.
Pour illustrer concrètement la nécessité de s’engager pour le développement durable, un passage devant le « mât » du Jardin public était prévu. Haut de quinze mètres, il symbolise l’affaissement du sol. La vue est saisissante, le constat terrifiant : avant l’exploitation minière, il y a plus de cent vingt ans, le sol se situait quinze mètres plus haut. Ce mât explique l’histoire de Loos-en-Gohelle, blessée par l’exploitation minière. Une cicatrice écologique que le maire et les habitants tentent de combler par des actions en faveur de l’environnement et du développement durable.
Ils sont pas bien courageux ces chefs d’états !!
Ou alors c’était prémédité ?
Finalement ces attentats les arrangent bien :):)