Le loup en France : pour une gestion soutenable de sa présence

Historiquement considéré dans l’imaginaire comme une bête effrayante, le loup bénéficie aujourd’hui d’un regard bienveillant d’une large part de la population française.

Rédigé par La Fabrique Ecologique, le 31 Mar 2018, à 17 h 30 min
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Aujourd’hui, le retour du loup est largement plébiscité par les ONG de protection de la nature. Après un siècle d’absence, deux loups sont signalés en 1992 sur notre territoire. En 2017, la population est estimée à 360 individus.

Le loup : un dossier explosif

Les éleveurs pâturant sont eux directement confrontés à cette présence : ils subissent les attaques du loup sur leurs troupeaux. On dénombre 10.234 animaux tués en 2016, soit 10 fois plus qu’en 2000. Dans ce contexte, le dossier du loup porte en lui tous les ingrédients d’un débat de société explosif et les décideurs publics sont contraints de prendre des décisions forcément délicates. La preuve en a été faite avec la présentation du dernier Plan Loup du Gouvernement qui ne satisfait personne.

Un loup dans la montagne © Volodymyr Burdiak

Quatre déficits dans la gestion actuelle du loup

Les difficultés à apporter des réponses au dossier loup peuvent s’expliquer par quatre déficits. Dès le retour du loup, l’État a montré une certaine opacité sur sa présence, créant un terreau propice à la diffusion des rumeurs et des fausses nouvelles. La possibilité d’un débat serein et constructif est depuis minée par les vérités alternatives proposées par des acteurs militants de part et d’autre.

À ce déficit de transparence, un déficit de gestion politique s’ajoute. En effet, en 1979 la France a ratifié sans émettre de réserve, le loup étant absent du territoire, la Convention de Berne qui le classe en espèce strictement protégée. Ce cadre contraint désormais la France à gérer le dossier du loup d’une manière dérogatoire et non-proactive. Cette absence de politique de long terme génère insécurité et incertitude.

Deux loups dans la forêt © Jim Cumming

De plus, il existe un manque de connaissances autour du loup, animal complexe au comportement élaboré. L’éthologie du loup est un territoire scientifique peu exploré en France et l’étude des interactions prédateur/proies constitue encore un « angle mort » de la recherche publique.

Lire aussi : Le loup plus intelligent que l’homme ?

Enfin, la gestion du dossier loup se caractérise aujourd’hui par un manque d’efficacité qui ne rassure ni les défenseurs du loup sur la pérennité de sa présence en France, ni les éleveurs sur la possibilité de contenir voire de faire baisser les prédations sur leurs troupeaux.

Les 3 pistes que propose la Fabrique Écologique  pour une meilleure gestion de la présence du loup en France

C’est dans ce contexte que La Fabrique Écologique a réuni un groupe de travail pluraliste avec des personnes issues des différentes parties concernées afin d’essayer de trouver un terrain minimal d’entente.

Ce groupe de travail propose trois mesures qui ne prétendent pas résoudre l’ensemble des problématiques mais qui ont le mérite de tracer un schéma de cohérence pour donner ses chances à une gestion durable et apaisée de la présence du loup.

Assurer la transparence et le partage de l’information via un « Décodex » du loup

L’objectif est ainsi d’en finir avec les fausses informations (fake news) qui circulent dans ce dossier. Pour cela, le groupe a imaginé la création d’un média particulier (site internet, newsletter, etc.) dont le pilotage éditorial serait assuré de façon paritaire par les différentes parties.

Investir dans la recherche et la connaissance

Notamment sur les interactions loups/troupeaux, sur l’éthologie des populations présentes en France, et développer la recherche appliquée sur les moyens de défense non létaux susceptibles d’assurer une efficace dissuasion auprès des troupeaux et une « éducation » du loup.

Des loups chassant des moutons © Tomas Hulik

Définir une nouvelle doctrine de réponse aux attaques

Cette doctrine permettra de concilier un « bon état de conservation » de l’espèce et une baisse sensible des attaques. Pour cela, il est impératif d’avoir une croissance – même lente – du nombre de loups, jusqu’à l’atteinte du « bon état de conservation » et l’autorisation des tirs de défense simple, sans condition préalable, pour les éleveurs. Dans ce cadre, les tirs de prélèvement seront abandonnés sauf nécessité absolue ; un plafond de prélèvements (tirs et braconnage constaté), fixé à 20 % de la population (hors naissances de l’année) tant que la population est en croissance, ne pourra en aucun cas être dépassé.

Illustration bannière : Des loups – © Martin Prochazkacz
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1 commentaire Donnez votre avis
  1. Ce n’est pas le loup qui est dangereux mais l’être humain!

    Les éleveurs se plaignent des attaques de loup alors qu’isl envoient leurs pauvres bêtes à l’abattoir!

    Il y a pleins de solutions pour qu’il n’y ait pas d’attaques, déjà les chiens gardien de troupeau, les clôture, sans parler du fait que si les chasseurs (ces assassins) n’avaient pas décimé les grands prédateurs (ours,lynx,loupsetc) il n’y aurait aucun problème!

    Ce qu’ilf aut c’est abolir définitivement la chasse (toutes les chasses) et protéger le lloup et les autres espèces!

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