En septembre 2011, l’Union Européenne diffusait sa feuille de route de lutte contre le gaspillage alimentaire, objectif le réduire de moitié d’ici 2020. Six ans plus tard, la cours des comptes européenne publie un rapport mettant en lumière une volonté politique qui s’est essoufflée et qui permettra difficilement d’atteindre les objectifs énoncés.
Lutte contre le gaspillage alimentaire : tout d’abord quelques chiffres
Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, un tiers des aliments sont gaspillés soit en amont de leur transformation (transports, mauvais stockage ou attaques de parasites…) , soit en aval (surstock, date de consommation dépassée…), avec des conséquences importantes sur l’environnement et l’économie.
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Pour l’Europe, la production contribue à 23 % du gaspillage, la transformation à 17 % et la distribution à 9 %. Soit environ 88 millions de tonnes de nourriture perdues chaque année… Un chiffre qui pourrait bien augmenter pour atteindre 126 millions de tonnes d’ici 2020, si aucune action concrète n’est mise en oeuvre. Les trois grands lieux de gaspillage sont les ménages, la restauration et les service de vente de nourriture.
Un manque de coordination et de concertation entre pays
Le rapport de la cours des comptes pointe des politiques avec peu de lien entre elles, sans coordination et concertation entre pays, avec comme premiers freins :
- l’absence de définition commune au sein de l’Union Européenne du gaspillage alimentaire ;
- l’absence de retours chiffrés des politiques menées par rapport à une date de référence afin d’évaluer les progressions.
Des engagements vu à la baisse
Mesure phare du programme de lutte contre le gaspillage, la mise en place d’une plateforme d’échanges de bonnes pratiques n’a pas donné les résultats escomptés. Tandis que plusieurs engagements ont été revus à la baisse, dont celui de fixer une date limite pour établir une méthodologie commune afin d’évaluer la quantité de nourriture gaspillée.
Différentes pistes pour remettre à l’étrier la politique de lutte contre le gaspillage alimentaire
Les pistes proposées ont comme avantage principal qu’elles n’impliquent pas de financement mais plus une restructuration des actions. Tout particulièrement, en créant des liens plus forts entre les différentes actions politiques de l’UE de lutte contre le gaspillage.
Le rapport souligne tout particulièrement, la nécessité :
- d’associer la politique agricole commune et la lutte contre le gaspillage alimentaire, afin de diminuer les excédents de production ;
- de lever les freins juridiques afin de favoriser le don ;
- de lever les freins sociaux afin d’encourager, par des spots publicitaires, le principe des doggy-bag dans les restaurants…
Différentes mesures pour limiter le gaspillage dans les grandes surfaces et la restauration
Les chaînes de la grande distribution ont l’obligation de favoriser le don ou l’achat, par des réductions pour des produits alimentaires dont la date de consommation est proche. Il leur est également interdit de rendre la nourriture impropre à la consommation.
Cependant, actuellement, les démarches juridiques pour qu’une association puisse recevoir des dons de nourriture restent importantes. D’autre part, les associations oeuvrant déjà dans la collecte de denrées alimentaires n’ont pas nécessairement la logistique appropriée, tout particulièrement pour ne pas rompre la chaîne du froid, ou pour recevoir et distribuer en un laps de temps cours, une quantité importante de produits alimentaires.
Une urgence à agir
Ainsi après plusieurs années au point mort, les différents États de l’Union Européenne doivent agir de manière conjointe et ambitieuse. La menace étant de voir le chiffre du gaspillage non seulement ne pas diminuer, mais pire encore, bondir de 26 % d’ici 5 ans.
Bonjour,
j’aurais une question sur un article que vous avez rédigé en 2015, concernant un lycée et la lutte contre le gaspillage alimentaire. Pourriez-vous m’indiquer le nom du lycée svp ? Je souhaiterais les contacter pour leur demander des informations sur la démarche, afin de l’appliquer dans les écoles de notre territoire, dans les Monts du Lyonnais
Je vous remercie.
Bien cordialement,