« Tourisme durable », « éco-tourisme », « tourisme équitable » ou encore « tourisme responsable » : les termes varient, mais la démarche reste plus ou moins la même : voir du pays tout en préservant l’environnement, et en approchant les populations locales pour découvrir leurs coutumes, saisir les problèmes qui les touchent et, qui sait, participer à leurs solutions.
On compte plus d’un millier d’associations qui travaillent au développement du tourisme responsable à travers le monde, comme notamment à Madagascar, classé « pays de la mégabiodiversité » par l’UNESCO.
Madagascar, une île aux multiples atouts
La « Grande Île », avec sa nature généreuse, sa biodiversité et ses richesses patrimoniales, constitue une destination phare pour les organismes de tourisme internationaux, même si elle reste encore épargnée par le tourisme de masse. Mais, il ne faut pas oublier que Madagascar est un paradis fragile, en termes d’économie, d’environnement et de bien-être de la population.
Parmi ses principaux atouts, on note sa flore à 80 % endémique et qui compte plus de 15.000 espèces et sa faune originale, composée de lémuriens, d’oiseaux, de reptiles et de nombreux insectes (libellules, araignées, papillons…). Madagascar compte également des paysages variés allant des hauts plateaux, aux rizières, en passant par les canyons et la savane aride, sans oublier bien évidemment, de superbes plages, où l’on s’adonne aux activités nautiques et au farniente.
Toutefois, un voyage sur la « Grande Île » serait incomplet sans partir à la découverte des Malgaches, ce peuple multiculturel de 18 ethnies dont chacune possède son identité propre. Certaines régions, plus particulièrement au Sud, n’ont pas encore trop subi l’influence de la civilisation occidentale, et les visiteurs de passage peuvent y vivre des moments particulièrement authentiques et chaleureux.
Le tourisme durable à Madagascar : l’affaire de tous
Actuellement, le pays mise sur le tourisme durable comme un des leviers du développement économique avec des efforts de mise en valeur des patrimoines naturel, culturel et environnemental. En ce sens, afin de soutenir les actions menées sur « l’Île Rouge », la participation de tous est primordiale sur l’ensemble du territoire.
Toutes les formes du tourisme à Madagascar n’assurent cependant pas une action durable pour la préservation des ressources naturelles et l’amélioration du niveau de vie des Malgaches.
Quels principes pour un développement durable du tourisme ?
Si le tourisme peut contribuer, dans une certaine mesure, à la création d’emplois pour les jeunes, à l’amélioration des conditions de vie de la population, à la mise en valeur du savoir-faire traditionnel, à l’éducation ou encore au soutien agricole et surtout sanitaire, l’impact environnemental peut être négatif, compte tenu de la fragilité des écosystèmes des pays.
Pour l’environnement
À Madagascar, réputée pour sa faune et sa flore endémiques, la biodiversité surprend toujours les visiteurs étrangers, où qu’ils se rendent. Mais, du Nord au Sud, entre terre et mer, de nombreuses espèces sont en danger critique d’extinction.
Alors, on peut rejoindre des programmes pour combattre les menaces qui pèsent sur les différentes espèces menacées (les lémuriens, la tortue étoilée de Madagascar, le célèbre baobab, etc.) et prendre part à des actions de régénération forestière et de reboisement, importantes pour la biodiversité de ce pays. De plus, afin de préserver ces richesses naturelles qui sont aussi les symboles de Madagascar, soyez responsable lors de votre séjour et respectez scrupuleusement les législations en place afin d’éviter l’incitation à la contrebande.
Pour le soutien économique et social
On constate que les nombreux opérateurs économiques étrangers ont monopolisé la plupart des secteurs touristiques du pays : de l’organisation des activités touristiques jusqu’à l’hébergement et la restauration. Or, pour que l’économie décolle, il faudrait que les revenus des secteurs touristiques retournent principalement dans l’économie malgache, ce qui n’est pas encore totalement le cas aujourd’hui. Des améliorations ont été constatées mais le tourisme ne profite encore qu’à une faible minorité de la population. Pour inverser la tendance, préférez donc les services d’opérateurs touristiques impliqués dans le développement de la région où ils se trouvent.
D’autre part, parmi les formes de tourisme qui nuisent au développement durable du tourisme sur la Grande Île, il est important de citer le tourisme sexuel, un fléau qui touche la majorité des destinations dans les pays en voie de développement. Pour lutter contre cette abomination, il est important que les visiteurs de passage adoptent une attitude responsable en voyage. À Madagascar, cela passe par exemple, par le choix d’un établissement ayant adhéré à la lutte contre le tourisme sexuel.
Ainsi, les touristes étrangers ne sont pas les seuls concernés, les intervenants du tourisme sur l’île, les tours opérateurs et les agences de voyages, les établissements hôteliers, sans oublier les compagnies de transport doivent également être touchés par ces problématiques.
Un séjour pour se rapprocher de la population locale
Vous pouvez, par exemple, lors de votre passage dans les Hautes Terres, sortir des sentiers battus et plonger dans les arts coutumes des Merina et Betsileo. Prenez aussi le temps de vous relaxer dans un gîte rural, des villages d’Antanambao, d’Amboboaka, ou sur l’archipel des îles Mitsio, pour ne citer que quelques endroits.
Si vous avez l’intention de porter assistance à la population, ramenez de votre pays un petit présent utile. À titre d’exemple, offrir aux écoles, associations ou ONG, des équipements ou fournitures scolaires pour une aide à la scolarité, est un geste très apprécié. L’idéal est de prendre contact avant de partir, avec des associations (locales ou internationales) sur place afin d’évaluer avec elles les besoins réels et prévoir une distribution de façon réfléchie d’objets qui ne nuisent ni à l’environnement, ni à la santé.
Cyclones, instabilité politique, épidémies, invasions de criquets sur les récoltes, longue crise dans tous les domaines d’activités… De nombreux fléaux touchent régulièrement l’île, faisant de Madagascar, l’un des pays les plus pauvres de la planète. En mettant à contribution toutes les parties prenantes, le tourisme pourrait participer grandement au renouveau de Madagascar ; à condition qu’il soit responsable, respectueux de l’environnement et impliqué au niveau socioéconomique, afin de lutter contre la précarité et de participer au développement positif des régions les plus visitées au minimum.