La crise économique et la prise de conscience sur la nécessité du recyclage et de la réduction des déchets ont favorisé le développement d’un nouveau système économique : celui du don. Face à ce constat, de nombreux magasins gratuits s’engouffrent dans la brèche et font commerce de vos dons. Enquête sur le phénomène.
Des magasins qui font commerce de ce que vous leur donnez
Les magasins gratuits, qui font commerce de vos dons, ne sont pas nouveaux mais sont en pleine renaissance.
Cependant, ils connaissent un développement et une croissance continue. En effet, des piliers comme Emmaüs ou autre Croix Rouge font depuis bien longtemps commerce des dons récoltés (habits, livres, etc.).
Mais face aux traditionnels « piliers », de nouveaux acteurs font leur apparition. Ce sont des magasins d’un nouveau genre où tout est en accès libre. Pas de monnaie d’échange, ni même de troc. Leur vocation est d’éviter le gaspillage et les déchets en redonnant une seconde vie à des objets encore en bon état. Dans un magasin gratuit, chacun amène ce qu’il veut et prend ce qu’il souhaite.
Les magasins gratuits, comment ça marche ?
L’idée est simple : venez et servez-vous ! On peut venir y déposer tout ce qu’on veut. C’est un lieu d’échange sans obligation : on donne, on prend ou les deux, c’est au choix.
Oxfam France, des dons pour un monde plus juste
Oxfam est une ONG qui mobilise le pouvoir citoyen contre la pauvreté. Et pour cela, elle fait appel au don des particuliers pour récolter livres, vêtements, objets déco etc. Ces derniers trouvent une 2ème vie dans leurs magasins et leur vente contribue à financer leurs actions pour un « monde plus juste ». A ce sujet, nous avons interviewé Annie Paronneau, Directrice des magasins Oxfam France.
consoGlobe – Vous faites commerce du don d’objets que vous font les gens : que vous rapporte ce nouveau genre de « commerce » ?
Pour commencer, j’aimerais rappeler le contexte des magasins de seconde main d’Oxfam en France.
Oxfam est une association de solidarité internationale qui agit sur les causes de la pauvreté et des injustices en menant notamment des campagnes de mobilisation citoyenne et de pression sur les décideurs politiques.
Oxfam France est l’affilié français d’Oxfam, un réseau international de 17 ONG qui, ensemble, luttent contre les injustices et la pauvreté en partenariat avec des organisations dans plus de 90 pays.
Oxfam France, sur le modèle des magasins de « charity shops » anglo-Saxon, cherche à diversifier sa collecte, soutenir les actions de mobilisation en France et proposer une offre de commerce responsable.
Nous avons commencé avec les Bouquineries sur Lille et Paris car Oxfam France tient à favoriser l’accès à la culture pour tous. Puis l’ouverture de la Friperie (Lille) et de la Boutique (Strasbourg) viennent élargir l’offre et conforter l’engagement d’Oxfam pour une consommation responsable à travers ces magasins solidaires de seconde main.
Pour nous, commercialiser ces dons, c’est à la fois répondre à une demande croissante d’achats responsables, de proposer une offre solidaire pour ceux qui en ont besoin.
Cette offre répond aux enjeux du développement durable : préserver son environnement, créer une économie responsable avec une dimension sociale forte, que l’on retrouve dans la gouvernance d’Oxfam France et de ses magasins.
C’est aussi, offrir à chacun la possibilité de s’investir de manière différente dans la solidarité en donnant une seconde vie à ses objets personnels qui ont encore une histoire à vivre.
Avez-vous l’impression que le « don » est rentré dans les moeurs et que les gens ont de plus en plus recours à ce type de geste « solidaire pour l’autre et pour l’environnement » ?
Dire que c’est rentré dans les moeurs, non. Tous les jours des personnes rentrant dans nos magasins, découvrent avec surprise que nous vendons des produits de seconde main. Beaucoup nous confirment qu’ils ont l’habitude de jeter ne sachant quoi en faire. Ils ne pensent pas au Don.
Les personnes qui donnent sont des personnes qui se sentent concernés par l’environnement, ont des valeurs de solidarité depuis des années. Avec la crise, beaucoup préfèrent vendre sur internet ou lors de brocantes.
Comment fixez-vous les prix de revente des produits donnés que vous récoltez ?
Nous nous sommes fixés une tarification qui respecte différents critères liés aux différentes catégories de produits.
Un livre n’a pas les mêmes critères qu’un vêtement ou qu’un objet pour la maison. Pour citer quelques exemples, nous avons l’état, la propreté, l’année de parution, …
Diriez-vous que vous encouragez de façon générale le don ? Et si oui, pourquoi ?
Nous encourageons surtout à offrir une seconde vie aux produits pour une offre solidaire, pour faire prendre conscience que chacun peut agir pour l’environnement, pour une consommation responsable ainsi que pour la solidarité en venant dans les magasins Oxfam.
Vous êtes une association, que faites-vous des « profits » issus de la vente des objets donnés ?
Oui, Oxfam France est une association et c’est évidemment toute la différence. Les bénéfices des magasins Oxfam doivent donc à terme participer au financement de notre association.
Ce modèle connait un grand succès dans plusieurs autres pays : au Royaume-Uni (700 magasins) ou en Allemagne (47 magasins). Les bénéfices des magasins Oxfam constituent aujourd’hui une source de financement très importante dans le budget d’Oxfam.
En France, nous avons ouvert 5 magasins et nous sommes toujours en phase d’investissement pour développer le réseau. Au-delà des espaces d’information, les magasins contribuent à la mobilisation grâce aux bénévoles engagés aux causes portées par l’association et à leur travail de sensibilisation sur la solidarité internationale.
A terme, l’objectif des magasins est de participer pleinement à notre stratégie de diversification des ressources afin de constituer une source de financement pérenne pour mener à bien nos actions de lutte contre la pauvreté dans le monde.
Les relais, économes et efficaces pour le recyclage
La collecte par le Relais, gratuite pour les collectivités, permet de réaliser des économies en comparaison au surcoût entraîné si les textiles étaient déposés dans la poubelle.
Comment ça marche ? Il suffit de déposer dans les conteneurs du Relais de petits sacs, remplis de vêtements et linge de maison, chaussures, petite maroquinerie (sacs à main, ceintures) et de jouets.
Les textiles sont ensuite acheminés vers un centre de tri, pour connaître différents sorts selon leur état et leur qualité. Les textiles utilisables en l’état sont revendus à bas prix dans les boutiques Ding Fring du Relais ou destinés à l’export.
Les textiles qui ne peuvent plus être portés sont recyclés par le Relais dans le cadre de la production de chiffons d’essuyage pour l’industrie etc.
Les déchets ultimes représentent 10 % des volumes collectés. Les conteneurs Le Relais se situent la plupart du temps en déchèterie et sur les parkings de supermarché.
Pour connaitre le point de collecte le plus proche de chez vous, consultez le site internet : http://lerelais.org/oudonner.php.
Moi,je donne a Emmaüs.
et j’en suis contente,trés agréable avec le camion pour ramasser.Je leur demande s’il veulent petit café ont refusé mais trés poli et respect je les apprécie.
attention !!! je ne donne pas d animaux !! ce ne sont pas des objets mais des êtres vivants…
je donne sur site consoglobe : les gens se déplacent et cela des jeunes, des mamans seules, etc…qui démarrent…
Dans la même veine que les commentaires ci-dessous.
Nous amenons avec notre remorque un canapé cuir chez Emmaüs (Romans-sur-Isère) qui est à 8 km de chez nous au lieu de 3 km pour la déchetterie… soit dit en passant (mais pour les actes écologiques et citoyens, on ne compte pas).
Arrivés là-bas, on nous dit que ça ne se vend pas assez cher, tient trop de place et que donc cela ne les intéresse pas… Je peux arriver à comprendre l’argument de la place mais je reste étonné de l’argument « on ne pourra pas le vendre assez cher »… Il me semble que l’état d’esprit Emmaüs disparaît avec cet argument.
Et ensuite il nous propose de le laisser dans leur benne mais par contre c’est payant !!! Alors là les bras m’en sont tombés !!!
Enfin bref, je suis reparti avec mon canapé direction la déchetterie (car être gentil c’est pas non plus être con !)… Et là comble de l’ironie, le gars de la déchetterie me dit de le mettre de côté car ils permettent à des gens dans le besoin de récupérer ce qui est mis de côté !!!
Conclusion : J’amène un canapé chez Emmaüs plutôt qu’à la déchetterie pour lui offrir une seconde vie… Et c’est le contraire qui se passe.
Enfin l’essentiel c’est que mon canapé profitera peut être à quelqu’un… La morale de mon histoire est sauve 🙂
Bonjour à tous, moi je donne depuis des années mais pas à Emmaüs ou plus car c vrai qu’ils « font » les difficiles, MOI JE DONNE AU SECOURS CATHOLIQUE de ma région il ne faut pas être croyant pour donner et je pense que certains le pensent; bref j’y vais 1 fois par trimestre et ils prennent tout… j’ai horreur du gâchis quel qu’il soit et tous ceux qui me connaissent me donnent car ils savent que je donne !!! et comme je fais aussi beaucoup de cactus j’ai besoin de pots c pareil on m’en apporte contre quelques petits plantes TROCONS TROCONS…
chez emmaus c simple : on fait les difficiles limite on m’annonce pas de meuble XIXe? ah ban nan on est pas une déchetterie (ha bon pardon mon meuble de cuisine quasi neuf moderne ca vous intéresse pas?) les livres? non plus trop récent certainement !!! et quand ils vienne limite on leur arracherait un merci !!! bref très peu pour nous !!!
Narzis,
+ 10…!!!
Parlons d’Emmaüs !
Les déménageurs sont désagréables, font le difficile pour ce qu’on leur donne, ne disent pas merci…
Revendent à un prix de plus en plus fort.