Difficile d’imaginer que l’on ne va jamais croiser le chemin de tiques lors de nos balades estivales. Avec le risque de contracter par leur piqûre la dramatique maladie de Lyme. Un maladie tout sauf évidente à diagnostiquer…
Une bactérie très furtive
Qui dit été dit promenades en forêt, dans la nature, camping… Mais c’est aussi le risque de croiser le chemin des tiques. On estimé qu’une sur cinq est porteuse de la borrelia, et vous infectera par sa piqûre. En effet, la transmission de la maladie de Lyme à l’homme se fait uniquement par morsure d’une tique. Le deuxième vecteur de maladies après les moustiques, du fait de l’injection par ces insectes d’une salive anesthésiante susceptible de contenir des pathogènes.
Mais une fois piqué, établir le diagnostic de cette maladie infectieuse est en fait tout sauf évident. Pour quelle raison ? Tout simplement parce que la bactérie B. burgdorferi est en fait des plus furtives. Présente en très faible nombre dans l’organisme humain, une fois infecté, elle est difficile à repérer. Qui plus elle, elle se dissimule dans des tissus difficilement accessibles, comme le système nerveux et les articulations. Enfin, elle se révèle difficile et lente à cultiver en laboratoire.
Des éléments indirects pour le diagnostic
Mais alors, comment établir le diagnostic de la maladie de Lyme ? En se reposant essentiellement, pour une fois, sur des éléments indirects. Cela suppose d’abord de partir de l’exposition potentielle aux piqûres de tiques. A cela viendront s’ajouter différents symptômes cliniques, tant cutanés (tâche rouge s’étendant de façon centrifuge des semaines durant), qu’articulaires ou neurologiques. Enfin, il faudra procéder à une prise de sang, voire à une ponction lombaire ou articulaire.
Concernant la maladie de Lyme, un seul test biologique est disponible en France, et est fondé sur une analyse sérologique. Une analyse qui ne détecte pas directement la bactérie B. burgdorferi, mais les anticorps produits lors d’une rencontre avec elle. Elle vise en fait essentiellement à venir confirmer une hypothèse initiale.
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Demain, un vaccin indirect ?
Mais il se peut que, demain, un vaccin puisse enfin venir inverser la donne. Des chercheurs de l’Inrae, en collaboration avec l’Anses et l’École nationale vétérinaire d’Alfort y consacrent leurs efforts. Leur objectif : mettre au point une vaccination « indirecte », en inoculant une souche inoffensive de la bactérie E. coli à un animal ou à un humain. Et ce afin de stimuler la production d’anticorps protecteurs dans la circulation sanguine.
Ainsi, au moment de piquer des individus vaccinés, ces tiques ingèreront des anticorps au passage, affectant ainsi la bactérie Borrelia à l’origine de la maladie de Lyme et bloquant son développement. Les chercheurs estiment que, d’ici trois à cinq ans, les animaux d’élevage puissent bénéficier d’un vaccin protecteur. Une idée qui pourrait, si elle fonctionne, non seulement combattre les maladies transmises par les tiques mais aussi celles transmises par le moustique, telles que la dengue, le Zika ou le paludisme.
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