Après avoir ravagé la Floride et ses vergers, et affecté la Californie et le Brésil, la maladie du dragon jaune, mortelle pour les agrumes, menace désormais le pourtour méditerranéen.
La maladie du dragon jaune, qui a ravagé les vergers de Floride, arrive en Méditerranée
La maladie du dragon jaune (Huanglongbing ou HLB, en chinois) tente de s’attaquer aux agrumes produits dans le Sud de la France et dans toute la Méditerranée. Appelée aussi « greening », il s’agit d’une maladie bactérienne qui condamne les agrumes. Détectée la première fois en Chine, elle est particulièrement répandue en Asie et en Afrique. Elle est connue depuis le début des années 1900 et ses effets néfastes été constatés depuis 2004 au Brésil et plus récemment en Floride ou aux Antilles. Elle se transmet par un insecte parasite piqueur, le psylle.
Et les conséquences sont parfois dramatiques. En Floride, entre 2005 et 2017, la production d’oranges a ainsi chuté de près de 60 % et, le prix de gros du jus d’orange concentré a plus que doublé. On estime aujourd’hui que 99 % des vergers de cette région sont contaminés.
Le Brésil, gros exportateur de jus d’orange, a eu, lui, un recours massif aux insecticides tandis que la Californie a dû arracher, replanter et surveiller son verger à grand frais. En Espagne et au Portugal, des arbres ont déjà été arrachés.
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La Corse commence à mettre ses milliers d’espèces d’agrumes à l’abri
Les vergers méditerranéens (du Maroc, de l’Égypte, du Portugal, de la Turquie, de l’Italie ou encore de la Grèce) produisent 21 % des oranges, clémentines et citrons consommés dans le monde. Si l’insecte arrive en Méditerranée, les spécialistes craignent une propagation rapide. Dans ces pays, il est difficile d’utiliser des insecticides car les exploitations sont trop proches de lieux habités.
Seul endroit où l’on semble se prémunir de la bactérie : La Réunion. Les arbres y ont été replantés à une altitude où les psylles ne survivent pas.
En Corse où se trouve l’un des plus beaux conservatoires d’agrumes du monde, avec près d’un millier d’espèces en pleine terre, l’heure est aux prières et autres supplications. Toute importation d’arbre du continent est interdite. L’Institut national de la recherche agronomique (Inra) a commencé à mettre sous serre anti-insectes une partie de sa collection et se lance dans la cryogénie pour protéger le patrimoine génétique, les pépins. L’Inra envoie des graines de variétés saines en Guadeloupe, où la bactérie sévit depuis 2012.
À ce jour, la bactérie n’est pas cultivable en laboratoire. Développer la résistance des orangers apparaît actuellement comme la seule piste.
Illustration bannière : Oranger plein de fruit – © apiguide
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