Les tiques, ces minuscules acariens qui s’abreuvent de notre sang, pourraient bientôt perdre leur pouvoir de nuisance. Des chercheurs français ont mis au point une stratégie de vaccination qui pourrait changer la donne dans la lutte contre la maladie de Lyme.
La maladie de Lyme : Une menace silencieuse
Les tiques sont bien plus qu’une simple nuisance pour les amoureux de la nature. Ces parasites, présents principalement dans les zones boisées et humides, sont le deuxième vecteur de maladies chez l’homme. La maladie de Lyme, causée par la bactérie Borrelia, est transmise à l’homme par une morsure de tique infectée. Les symptômes, qui apparaissent généralement entre 3 et 30 jours après la morsure, peuvent varier d’une simple rougeur cutanée à des complications plus graves, notamment neurologiques.
En France, la prévalence de la maladie de Lyme est bien documentée. En 2019, plus de 50.000 cas ont été enregistrés, un chiffre qui a augmenté à 60.033 en 2020 avant de connaître une légère baisse en 2021 avec 46.598 cas. Ces chiffres montrent l’importance de la sensibilisation et de la prévention, en particulier pendant la période d’activité des tiques, entre mai et octobre.
#RP_INRAE🤔Un vaccin contre la maladie de Lyme, transmise par les tiques ? Pas encore non …
🔬Mais une piste prometteuse se dessine : protéger la tique pour mieux nous protéger
💉Une technologie innovante au service d’un enjeu de santé publique
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Une approche innovante contre la maladie via un vaccin
Jusqu’à présent, aucune solution vaccinale n’avait été trouvée pour se prémunir de la maladie de Lyme. Cependant, des chercheurs de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) ont développé une stratégie de vaccination indirecte. Plutôt que de cibler directement la bactérie Borrelia, cette approche vise à perturber le microbiote de la tique. En injectant une bactérie inoffensive à des souris, les chercheurs ont pu stimuler la production d’anticorps. Lorsqu’une tique mord une souris vaccinée, ces anticorps modifient le microbiote de la tique, réduisant ainsi sa capacité à transmettre la bactérie Borrelia.
Cette découverte ouvre la voie à une nouvelle forme de vaccination. Au lieu de protéger directement l’individu contre la maladie, cette stratégie vise à empêcher la tique de transmettre la bactérie. Alejandro Cabezas-Cruz, l’un des chercheurs à l’origine de cette avancée, interrogé par FranceInfo, souligne l’importance de cette découverte, qui pourrait s’appliquer à d’autres maladies transmises par des vecteurs, comme le chikungunya ou la dengue. « Avec cette nouvelle approche, nous ne ciblons pas un agent pathogène, mais son interaction avec le microbiote du vecteur de la maladie, en l’occurrence la tique, pour bloquer le pathogène qu’elle transmet ».
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