Si ce n’est pas la maladie de la vache folle, ça y ressemble. Une nouvelle maladie à prions a ainsi été découverte en Algérie et elle s’attaque aux dromadaires. Des craintes pèsent sur une possible transmission à l’homme.
Une nouvelle maladie à prions s’attaque aux dromadaires
Et si la maladie de la vache folle était de retour ? C’est la mauvaise nouvelle apportée par une étude scientifique réalisée par l’Institut supérieur de santé italien (Istituto Superiore di Sanità, ISS) en collaboration avec les universités de Tlemcen et Ouargla. Ces travaux ont permis de découvrir une nouvelle maladie à prions sur des dromadaires de la région d’Ouargla (Algérie), selon The Telegraph (1).
Pour rappel, les maladies à prions (protéine pathogène) sont des maladies neuro-dégénératives à évolution fatale pouvant affecter les animaux et les humains, comme c’est le cas pour la maladie de Creutzfeldt-Jakob ou l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, dont le nom commun est maladie de la vache folle). Et, fait inquiétant, les symptômes neurologiques observés chez les dromadaires évoquent justement ceux de la maladie de la vache folle.
Des questions sur la santé publique et la sécurité alimentaire
Les chercheurs algériens ont aussitôt pensé qu’il s’agissait d’une maladie à prions. Et les doutes ont été confirmés par les tests en laboratoire effectués par les chercheurs de l’Institut de santé italien. Les symptômes suggérant la maladie à prions sont apparus chez 3,1 % des dromadaires amenés à l’abattoir d’Ouargla durant la période 2015-2016. Au final, la nouvelle maladie a été baptisée « Camel Prion Disease », pouvant être traduite par « maladie à prions de chameau ».
La fréquence relativement haute de la maladie et l’implication du système lympho-réticulaire suggèrent qu’il s’agit d’une maladie transmissible au sein de l’espèce et répandue dans la région, indique l’étude. « La découverte d’une nouvelle maladie à prions dans une espèce animale avec un intérêt économique et alimentaire dans de larges zones sur la planète soulève d’importantes questions de santé publique et de sécurité alimentaire », a expliqué Gabriele Vaccari, responsable au sein de l’ISS.
La vache, seul animal dont la maladie a été transmise à l’homme
Si les craintes concernant une transmission à l’homme sont logiques, les faits scientifiques peuvent rassurer. Les résultats de l’enquête suggèrent que la maladie à prions affectant le dromadaire est différente de l’encéphalopathie spongiforme bovine. Or, la vache est le seul animal ayant jusqu’à présent démontré que sa maladie pouvait être transmise aux humains. Des recherches approfondies sont donc encore nécessaires pour clarifier son potentiel zoonotique, affirment les chercheurs, puisque le risque sur les humains est à ce jour inconnu.
Pour rappel, la maladie de la vache folle est apparue au Royaume-Uni en 1986. Après son apparition, l’ESB s’est propagée parmi les bovins, vraisemblablement par le biais de leur alimentation comportant des farines de carcasses et d’abats d’animaux, atteints d’encéphalopathie spongiforme. L’interdiction de ces farines a d’ailleurs considérablement ralenti la courbe de l’épidémie bovine britannique. En juillet 2012, on estime que la maladie a fait 224 victimes, dont 173 au Royaume-Uni et 27 en France.