Maladies des tomates : comment les reconnaître et moyens de lutte

C’est bien souvent quand la saison des tomates commence à battre son plein que les maladies des tomates arrivent en force. Reconnaître cul noir, mildiou et alternariose, éclatement, botrytis et autre oïdium pour mettre en place des moyens de lutte devient ainsi un enjeu si on veut continuer à se régaler.

Rédigé par Julien Hoffmann, le 17 Jun 2024, à 17 h 00 min

Quand on a les bonnes informations, la culture de la tomate n’est pas particulièrement compliquée à ceci près qu’il est essentiel de connaître aussi ses principales ennemies quand les récoltes approchent : les différentes maladies des tomates.

Guérir et prévenir les maladies des tomates : le mildiou

Certaines attaques de maladies sont parfois si rapides qu’il n’est plus possible de faire grand-chose, c’est pourquoi se renseigner est le meilleur moyen d’éviter les maladies des tomates…l’année suivante !

Le mildiou de la tomate

Le mildiou est très certainement la maladie de la tomate la plus grave, que l’on voit apparaître dès qu’il fait un peu frais et que le temps est à la pluie.

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Feuilles de tomates infestées par le mildiou de la tomate © Vilor

Certaines années, tous les pieds peuvent dépérir totalement, en seulement quelques jours.

Symptômes du mildiou

L’apparition des symptômes peut être littéralement fulgurante, d’où l’intérêt de les reconnaître facilement et rapidement.

Des tâches translucides apparaissent sur les feuilles suivies rapidement de nécroses d’aspect noir en leur centre le tout accompagné de flétrissements à divers endroits. Une fois arrivée au noircissement de la nervure centrale de la feuille, l’attaque est à son ultime stade.

Moyens de lutte contre le mildiou

Le mildiou est un organisme fongique classé dans les algues brunes… comprenez que c’est un organisme qui aime et apprécie l’eau. Il est cependant résistant au gel, se met en dormance passé les 30°C sans pour autant mourir : il peut ainsi rester dans votre sol durant des années.

Le plus gros enjeu est d’éliminer systématiquement toutes les feuilles qui ont été contaminées. Ne les mettez surtout pas au compost ou ailleurs au jardin, sans quoi vous allez créer des foyers de contamination futurs. Nettoyez vos outils, ne passez pas d’une plante à une autre, etc.

Dans le cas d’une attaque, vous pouvez utiliser une bouillie bordelaise (autorisée en agriculture biologique) en pulvérisation tous les 10 à 15 jours, en respectant bien les délais de traitement notamment avant de consommer les tomates.

Enfin, en prévention, vous pouvez également vous fournir en plants de tomates ayant des résistances à a maladie.

L’alternariose de la tomate

L’alternariose est un champignon qui apprécie les températures comprises entre 18 et 25°C et qui n’a besoin que de très peu de pluie ou d’humidité pour se développer (de simples rosées suffisent).

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Tâches caractéristiques de la maladie de l’alternariose de la tomate © Rupinder singh 0071

Symptômes de l’alternariose

Souvent confondue avec le mildiou dans ses premiers stades, l’alternariose de la tomate se caractérise par des taches brunes sur les feuilles qui peuvent aussi être auréolées de jaune. Fleurs, tiges et fruits mêmes verts sont attaqués de la même manière avec des taches grises brunes.

Les attaques d’alternariose sont souvent accompagnées d’attaques d’autres champignons, ce qui accélère le processus de dépérissement.

Moyens de lutte contre l’alternariose

L’alternariose est redoutable et se combat plus en préventif qu’une fois la maladie installée. En préventif fonctionnez comme avec le mildiou en limitant au maximum la dispersion du champignon (lavez-vous bien les mains, nettoyez les outils, ne compostez pas les déchets de tomates, éliminez toutes parties infectées, etc.).

Préférez également les variétés notoirement résistantes à cette maladie comme les tomates cerises ou les tomates coeur de boeuf.

Si vous détectez la maladie, utilisez tout de suite un extrait de prêle en pulvérisation sur vos pieds en prenant garde de bien en faire le tour. Vous pouvez également utiliser la bouillie bordelaise avant un épisode pluvieux.

Si vos pieds sont attaqués, mais que vous pouvez tout de même encore récolter des fruits (une chance !), faites-le délicatement, car ils seront très fragiles. Éliminez tous les fruits malades et posez les autres les unes à côté des autres dans un cageot avec du papier journal au fond.

Nécrose apicale ou « cul noir » une des maladies de la tomate la plus courante

La nécrose apicale est parfois confondue avec l’alternariose de la page précédente, mais l’alternariose commence sa nécrose en haut du fruit et non en dessous comme c’est le cas pour le « cul noir ».

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De stade classique comme ici, la nécrose apicale peut basculer en pourriture par la suite © Jean Faucett

Symptômes de la nécrose apicale

Une tache noire apparaît sur le dessous des fruits, quel que soit le stade de maturation de ce dernier. D’aspect noirâtre cette tâche est également molle au touché. Un fruit coupé en deux pourra également être nécrosé de l’intérieur dans de plus grandes proportions que ce que laissait entendre une petite tâche en extérieur.

Moyens de lutte contre la nécrose apicale

La nécrose apicale n‘est pas un problème pour les pieds de tomates eux-mêmes, mais peut mettre la qualité de la récolte en jeu.

Le phénomène est principalement dû à une carence en calcium, un arrosage avec de l’eau trop froide ou à un arrosage irrégulier ce qui revient à dire que ce n’est pas une maladie au sens premier du terme.

Si, concernant l’arrosage, vous savez déjà ce qu’il vous reste à faire, un apport en calcium comme par exemple avec des coquilles d’oeufs pilées, pourra vous régler la dernière source éventuelle du problème.

La pourriture grise de la tomate

La pourriture grise est un champignon (encore un !) qui n’est pas le pire ennemi de la tomate dans la mesure où il n’est pas fréquent. Il s’agit tout de même de le reconnaître, car, une fois installé chez vous, vous aurez beaucoup de mal à vous en débarrasser.

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La pourriture grise (Botrytis cinerea) sur tige de tomate © AJCespedes

Symptômes de la pourriture grise

Des tâches brun clair à beige apparaissent sur le plant de tomate de façon fulgurante, la pourriture grise pouvant se développer en à peine 5 heures. Des filaments aériens recouvrent alors ces tâches d’une sorte de duvet caractéristique des champignons.

Moyens de lutte contre la pourriture grise

Ce champignon se développe plus facilement dans les milieux qui ne sont pas assez aérés comme des serres qui restent trop souvent fermées ou lorsque les plants sont trop serrés les uns sur les autres. La prévention en respectant les distances de plantation et en réalisant des semis avec des godets bien espacés limite grandement le risque d’apparition du champignon.

Si la pourriture grise s’installe en cours de saison, supprimez dès la première apparition, toutes les parties infectées jusqu’à retirer certains plants s’ils sont trop attaqués pour éviter qu’ils ne contaminent les autres.

Ne laissez traîner aucun débris végétal aux alentours et au sol, car la pourriture grise pourrait s’y développer et recontaminer les plants encore ou en partie sains.

Éclatement de la tomate

L’éclatement de la tomate survient principalement juste avant récolte ce qui a tendance à décourager la culture. Ce n’est pas une maladie à proprement parler, mais les fentes qui apparaissent sur les fruits sont des lieux tout indiqués pour le développement de champignons.

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Dans certains cas avancés d’éclatement de la tomate, il faudra utiliser le fruit en fonction © akiyoko

Symptômes de l’éclatement de la tomate

Des fentes plus ou moins profondes prennent forme habituellement sur le pédoncule, mais parfois aussi à l’opposé. Circulaires ou longitudinales, certaines cicatrisent en laissant une marque sur le fruit qu’il s’agira d’enlever lors de la consommation (question de texture).

Moyens de lutte contre l’éclatement de la tomate

Quel que soit le moyen de lutte contre l’éclatement de la tomate, il faut savoir que certaines variétés y sont bien plus sensibles ce qui limitera la portée de vos actions. La noire de Crimée, la Russe, l’ananas ou la tomate cerise y sont très sensibles.

L’origine du phénomène vous donnera les solutions lui apporter : quand il fait très chaud et que les arrosages sont trop espacés et trop abondants, la plante stocke un maximum d’eau dans ses fruits en prévision de la future période sèche… allant jusqu’à faire éclater les fruits.

Paillez vos pieds pour garder un taux d’humidité constant à disposition des racines et éviter de trop grosses variations entre sécheresse et abondance.

Arrosez plus régulièrement (toujours en faisant attention de ne pas mouiller les feuilles à cause des autres maladies) et faites rayonner votre arrosage à 30 centimètres autour du pied.

En début de saison ne favorisez pas la fainéantise racinaire de vos tomates, c’est-à-dire n’arrosez pas trop pour inciter vos jeunes plants à faire des racines et ainsi à s’armer pour les sécheresses de la période estivale.

L’oïdium de la tomate

Voilà encore un champignon qui s’attaque à la culture de tomates ! Relativement bien connu des jardiniers notamment parce que l’oïdium attaque d’autres cultures comme celle des courgettes, il est cependant plus rare sur la tomate.

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Attaque sévère d’oïdium sur pied de tomate © AmBNPHOTO

Symptômes de l’oïdium

Le champignon oïdium se caractérise par l’apparition d’un feutrage blanchâtre sur le dessus des feuilles sous forme de tâches. Ces tâches s’élargissent et se multiplient potentiellement rapidement.

Une fois l’oïdium installé, les feuilles commencent à sécher puis à brunir.

Moyens de lutte contre l’oïdium

L’utilisation d’une décoction de prêle en pulvérisation préventive est efficace pour éviter l’apparition de l’oïdium surtout si les cultures ont été touchées l’année précédente. Une pulvérisation d’huile de tournesol à raison de 5 millilitres par litre maximum est également efficace en prévention, et ce tous les 8 jours.

En cas d’apparition des symptômes, il faut réagir rapidement en éliminant toutes les parties infectées et en ne laissant aucun débris végétal au sol. L’oïdium se fixant sur ces débris végétaux ils constituent un véritable réservoir de la maladie, et ce d’une année sur l’autre alors n’hésitez pas à prévenir plutôt qu’à guérir !

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2 commentaires Donnez votre avis
  1. N’utilisez surtout pas de bouillie bordelaise, pesticide très toxique pour les sols et les micro-organismes utiles, il est d’ailleurs scandaleux qu’un pesticide ayant causé des cancers chez l’homme soit encore utilisable en particulier en « bio »!

    Choisissez judicieusement des hybrides F1 dont certaines sont très résistants au mildiou.

    Malgré tout dans le nord de la France, il est plus prudent de cultiver ses tomates sous serre… mais dans de la vraie terre, sans chauffage et lumière artificielle comme les tomates « bios » bretonnes

  2. c’est quoi ces simili tomates sur la photo? à la poubelle ces merdes!Faire du bio c’est une chose mais il faut aussi cultiver en plein champ sinon ça ne fait pas grand chose et ne pas acheter de plans hybrides

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