Ni les majors du pétrole et du gaz, ni les gouvernements ne semblent écouter les mises en garde du GIEC. En témoigne la suite d’annonces et de décisions en faveur des hydrocarbures, rien que cette semaine.
Le Royaume-Uni, champion des annonces pro-hydrocarbures dans la foulée du rapport du GIEC
Le 4 avril 2022, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) faisait savoir que les trois années à venir seront décisives si l’on veut respecter la trajectoire de 1,5 ˚C de hausse moyenne des températures d’ici 2050. Cela implique bien sûr de diminuer le rythme d’extraction d’hydrocarbures. Les scientifiques recommandent également fortement d’interdire tous nouveaux projets. Or, dans sept pays du monde, gouvernements et majors ont fait exactement le contraire en autorisant de nouveaux projets pétroliers et gaziers, rapportent les journalistes d’Euronews.
Le gouvernement britannique a ainsi annoncé – dans le cadre de sa nouvelle stratégie énergétique visant à se défaire de l’indépendance vis-à-vis de la Russie – qu’il autoriserait de nouveaux projets pétroliers et gaziers en mer du Nord dès l’automne 2022. Parallèlement, le ministère britannique des Entreprises a commandé un nouveau rapport sur la fracturation hydraulique, dont les conclusions sont censées faire sauter le moratoire sur cette méthode d’extraction en place depuis 2019. Enfin, toujours au Royaume-Uni, le gisement pétrolier de Cambo, autour de l’île de Shetland, dont l’exploration est à l’arrêt depuis le retrait de Shell en décembre 2021, devrait reprendre à la faveur d’une opération de rachat qui vient de se conclure.
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Amérique du Nord, Afrique… : toujours de nouveaux projets pétroliers et gaziers
De l’autre côté de l’Atlantique, le gouvernement canadien a donné son feu vert au projet controversé Bay du Nord, qui consistera à extraire du gaz et du pétrole à l’aide d’une plateforme offshore flottante située dans le Bonnet Flamand. Le gouvernement affirme que le projet n’aura pas d’impact négatif sur l’environnement dès lors qu’Equinor, le pétrolier norvégien en charge du projet, respecte les 137 conditions qui lui ont été notifiées.
Dans une tout autre partie du monde, en Afrique, la société portugaise Galp Energia, partenaire d’un consortium avec à sa tête ExxonMobil, a annoncé avoir bon espoir d’entamer la construction dans le pays de raffineries en 2024.
Illustration bannière : de nouveaux projets pétroliers et gaziers annoncés après la mise en garde du Giec – © iStock.
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