Les militants assurent disposer des preuves irréfutables de cette maltraitance animale et comptent porter plainte auprès du ministère américain de l’Agriculture le 17 février 2022.
L’insertion aux singes d’« implants cérébraux hautement invasifs » dans le collimateur des militants
Connaissez-vous la société Neuralink ? Fondée par Elon Musk – qui détient également les entreprises Tesla et SpaceX – en 2016, elle a longtemps entretenu le secret au sujet de ses activités. Les informations ont commencé à émerger en 2019, lorsque Neuralink a présenté le modèle envisagé de son implant cérébral : une interface homme-machine, sous la forme d’une puce directement branchée dans le cerveau…
Autant une technologie capable de surveiller voire stimuler l’activité cérébrale passionne Elon Musk – qui espère débuter des tests sur des êtres humains dès 2022 -, autant les révélations au sujet de la souffrance induite aux singes par ces expériences font froid dans le dos.
Le Physicians Committee for Responsible Medicine (PCRM) affirme avoir obtenu des preuves de « souffrance extrême » induite aux animaux lors de ces expériences. Ces souffrances ont résulté des « conditions de détention et de soins inadéquats » et de « l’insertion d’implants cérébraux hautement invasifs ».
L’appareil que développe Neuralink consiste en effet en une puce et des fils électriques qui passent par le crâne.
Les plus de 700 pages de documents obtenus par les militants, via une demande d’accès aux documents administratifs, contiennent les notes faites au fil des ans par les vétérinaires et les comptes-rendus de nécropsies (ces fiches établies après la mort d’un animal, détaillant ses causes).
Neuralink : Neuf violations de la loi sur le bon traitement des animaux relevées
Les documents à la disposition du Physicians Committee for Responsible Medicine concernent 23 singes qui avaient été détenus sur le campus de Davis de l’Université de Californie, entre 2017 et 2020, avant que les relations entre Neuralink et l’université n’empirent et que Neuralink ne mette fin à leur collaboration.
Dans sa plainte, dont le Business Insider a obtenu le brouillon, le Physicians Committee for Responsible Medicine relève neuf violations de l’Animal Welfare Act, la loi phare en matière de protection animale aux États-Unis.
Parmi ces violations, il y a notamment la violation de l’engagement de minimiser la douleur et la détresse pour les animaux, l’absence d’observations quotidiennes de l’état physique des animaux et le défaut de recours à un vétérinaire pour l’administration de l’anesthésie.
L’une des fiches établies par un vétérinaire fait état de l’absence chez l’un des singes de certains doigts et orteils, « résultat d’auto-mutilation ou un autre traumatisme non identifié ».
« Pratiquement tous les singes qui ont reçu des implants dans la tête ont souffert d’effets débilitants sur leur santé. Ils étaient, franchement, en train de mutiler et de tuer les animaux », a déclaré Jeremy Beckham, directeur de la recherche du PCRM.
Une vidéo montrant un singe jouant à Pong par la pensée grâce à l’une des puces cérébrales Neuralink : un « pouvoir » parfaitement inutile, qui lui a certainement valu de subir de grandes souffrances
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Le PCRM soumettra sa plainte au ministère américain de l’Agriculture le 17 février 2022. Du côté de Neuralink, on se défend en avançant l’argument : plusieurs animaux sont arrivés « en procédure terminale » en raison « de mauvaises conditions de santé liées à leur état avant d’être assignés à Neuralink ». L’entreprise aurait transféré les animaux dans ses propres locaux en 2020 pour « améliorer leur qualité de vie » : « Actuellement, tous les nouveaux dispositifs médicaux et traitements doivent être testés sur des animaux avant de pouvoir être testés de manière éthique sur des humains. Neuralink n’est pas unique à cet égard. Chez Neuralink, nous sommes dévoués à 100 % à travailler avec les animaux de la manière la plus humaine et éthique possible »
Illustration bannière : Neuralink sera-t-il toujours autorisé à tester ses implants cérébraux sur des humains dès cette année ? – © fewerton
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