Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 38 % des espèces sont menacées d’extinction. Et les mammifères, bien qu’ils dominent le règne animal, sont les premiers concernés.
Cette organisation révèle chaque année sa Liste rouge des espèces menacées, devenue une référence mondiale dans la mesure de l’érosion croissante de la biodiversité. Et tous les quatre ans, lors de son congrès, elle en livre une version plus approfondie.
Quelque 8.000 participants, scientifiques, ministres de l’environnement, militants, représentants d’ONG sont attendus à ce 4ème congrès du le plus vaste réseau de collecte d’informations sur l’environnement, du 5 au 14 octobre. Le déclin accéléré de la biodiversité provoqué par l’homme, directement ou indirectement, sera au centre des débats.
Au total, cette base de données recense désormais 44838 espèces (contre 41 415 en 2007), dont 16928 sont au bord de l’extinction (38 %). Nous connaissons pour l’heure 1,9 million d’espèces sur la Terre, qui pourrait en héberger entre 10 et 100 millions.
Les mammifères subissent la même crise que les autres classes d’organismes vivants : 1141 espèces de mammifères sur les 5487 recensées à ce jour sont menacées d’extinction, a indiqué l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Chaque année, la publication de cette Liste rouge permet de mettre en avant une problématique particulière. "Cette année, nous avons choisi les mammifères parce que la dernière analyse détaillée des données les concernant datait de 1996", explique Michael Hoffmann, responsable de cette évaluation à l’UICN.
En 2007, près de 200 nouvelles espèces avaient rejoint la liste des 16306 espèces menacées d’extinction sur 41.415 espèces mises sous surveillance par l’UICN parmi 1,9 million connues dans le monde.
Le taux d’une espèce menacée sur quatre n’est ainsi pas nouveau. «Mais beaucoup de choses ont changé depuis 12 ans : les moyens taxonomiques se sont améliorés, qui permettent de distinguer deux espèces différentes au sein d’une seule connue auparavant.
De plus, la quantité d’informations sur chacune d’elles (populations, lieux, menaces, mesures de conservations, etc.), s’est considérablement accrue. A tel point que l’on a mis au jour 700 nouvelles espèces de mammifères depuis 1996, dont un éléphant et des primates ! Au final, si le pourcentage est le même, c’est l’interprétation des données qui devient beaucoup plus riche."
"Au cours de notre vie, des centaines d’espèces pourraient disparaître en raison de nos propres actions", tonne Julia Marton-Lefèvre, directrice de l’UICN.
- 188 mammifères se trouvent dans la catégorie la plus grave, "en danger critique d’extinction"
- Globalement, un mammifère sur quatre, un oiseau sur huit, un tiers des amphibiens et 70 % des plantes sont en danger.
- Au total, 785 espèces sont déjà éteintes et 65 survivent seulement en captivité ou à l’état domestique, selon l’UICN.
- Selon les experts, le rythme actuel d’extinction est de 100 à 1.000 fois supérieur à ce qu’il a été en moyenne sur des centaines de millions d’années.
Toutefois, "Si l’on commence à dire qu’il n’est plus possible de sauver certaines espèces, et qu’il faut accepter cette perte de biodiversité, on se place sur une pente très glissante", a déclaré Michael Hoffmann. Protéger les zones à risques reste dès lors fondamental.
"Mais nous devrons être plus intelligents, pour mieux prévoir à l’avance les actions nécessaires, au niveau politique notamment. Et aussi étudier plus à fond le potentiel d’autres méthodes, comme la reproduction en captivité d’espèces menacées."
Par ailleurs, à l’occasion de ce congrès, un rassemblement international de bateaux est prévu dans le port de Barcelone du 4 au 9 octobre afin de promouvoir la protection de l’environnement marin, avec le Fleur de Lampaul de la fondation Nicolas Hulot, et le voilier polaire Tara.
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Article rédigé par Elwina, octobre 2008