La petite station de ski d’Albiez-Montrond, en Savoie, est sous le feu des critiques : son projet d’agrandissement du domaine skiable pour la saison 2020-2021 prévoit une nouvelle piste de ski. Mais une association de défense des animaux est montée au créneau : la piste passerait sur une colonie de marmottes ; et le terrassement risque tout simplement de les enterrer vivantes.
Une colonie de marmottes décimée par une nouvelle piste de ski ?
C’est l’association Vivre et Agir en Maurienne (VAM) qui a lancé l’alerte sur les réseaux sociaux : la nouvelle piste de ski de la station d’Albiez-Montrond passerait sur ce qu’elle appelle « un véritable HLM à marmottes », selon les termes de sa présidente, Annie Collombet, interrogée par Le Parisien le 28 octobre 2020. « Il y a énormément de trous qui attestent de leur présence » ; la marmotte est en effet un rongeur qui vit dans des terriers, facilement identifiables par les sorties visibles au sol.
Or, selon l’association, la création de cette nouvelle piste de ski pourrait être catastrophique : « nous sommes dans la période où elles hibernent et risquent donc d’être enterrées vivantes dans leurs terriers ». Bien que non protégées en France selon le classement des espèces en danger en vigueur dans le pays, « il serait scandaleux de sacrifier aujourd’hui de nombreuses marmottes », souligne Annie Collombet au Parisien.
La mairie réfute : pour elle, il n’y a pas de marmottes à cet endroit
Face à la polémique, qui prend de l’ampleur depuis la première alerte lancée mi-octobre par l’association VAM, la mairie d’Albiez-Montrond ne plie pas. Le projet de terrassement pour la piste de ski est toujours d’actualité, le maire, Jean Didier, jugeant qu’il n’y a pas de marmottes à cet endroit. « Avant les travaux, nous avons fait réaliser une étude d’impact sur la faune et la flore. On ne nous a jamais signalé un problème au niveau des marmottes », a-t-il déclaré au Parisien. Quant aux nombreux terriers présents, ils seraient vides aujourd’hui.
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Mais selon l’association VAM, l’étude réalisée ne vaut pas grand-chose : « l’écologue consultant qui a fait le travail était manifestement spécialisé dans les espèces végétales, mais pas dans le reste. Dans le dossier, il y a plus de 150 espèces végétales, mais seulement deux variétés de papillons, quatre d’oiseaux et aucun mammifère. Donc on se dit que l’étude est notablement insuffisante », juge Annie Collombet sur France Bleu Pays-de-Savoie. Affaire à suivre.
Illustration bannière : les marmottes menacées d’être enterrées vivantes à cause du chantier de la piste de ski © Christopher Broman Tak
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Facile à comprendre: L’étude est volontairement biaisée, car un botaniste n’est expert que dans le domaine végétal, ce qui arrange maire et promoteurs.