Marseille : un quartier redécouvre la vie en collectif

Rédigé par Jean-Marie, le 9 Oct 2013, à 16 h 09 min
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La consommation collaborative, le renforcement du lien social, le troc de livres, la révégétalisation du béton… toutes ces actions dessinent un ville plus humaine, un cadre de vie plus durable. Elles ne sont pas que de la théorie. Un collectif marseillais les pratique sur le terrain de manière très concrète.  Emmanuel Daniel nous fait découvrir cette expérience de style de vie engagé.

Brouettes et compagnie, collectif d’habitants de la Belle de mai

« On a besoin de s’en sortir ensemble entre pauvres », clame Claude. C’est ce qui a poussé cette jeune sexagénaire a rejoindre Brouettes et compagnie, un collectif d’habitants de la Belle de mai, quartier le plus pauvre de Marseille. Ce groupement informel de riverains qui regroupe chômeurs, assistantes de direction, artistes ou encore jardiniers partage un objectif simple, celui d’améliorer leur cadre de vie.

collectif-habitants-quartier-marseilleUn bel exemple d’utopie concrète qui prend forme dans un quartier

Ils se sont réunis pour la première fois en 2008, à l’appel d’une radio locale et d’un animateur culturel qui proposait aux habitants de redécouvrir leur quartier. Puis ils se sont de nouveaux retrouvés, cette fois-ci, sans l’animateur. « On avait une même aspiration à créer du lien social et de la convivialité. On s’est dit que pour ça, on n’avait pas besoin de médiateurs donc on s’est affranchis de cette tutelle et on a fondé un collectif », raconte Anne, une des premières Brouettes, comme ils se nomment entre eux.

Pour améliorer leur cadre de vie sans attendre une éventuelle action de la municipalité, le collectif d’habitants d’un quartier populaire de Marseille multiplie les actions concrètes. Au programme, troc de livres, végétalisation de la ville, et mobilisation festive pour améliorer les transports publics.

Redorer l’image d’un quartier pauvre

Leur première action a été de mettre en place une bibliothèque de troc, alimentée par les dons des riverains. Une initiative loin d’être anecdotique. « C’est un choix politique qu’il n’y ait pas de bibliothèque dans le quartier. La culture, ce n’est pas pour les pauvres. Nous on considère que les livres doivent venir aux gens ».

S'aime la Belle de mai 22 06 2013 H

Pour démocratiser la lecture, ils ont rempli des brouettes et se sont installés dans le quartier pour les distribuer et en collecter de nouveaux.  Ils ont également convaincu des commerçants de mettre en place des mini-librairies dans leur boutique et lancé une pétition pour demander l’ouverture d’une bibliothèque.

Mais leur combat principal est de redorer le blason de la Belle de mai, comme l’explique Sarah : « Notre quartier a une mauvaise image et pourtant il a du potentiel ». Pour le mettre en valeur, ils multiplient les initiatives.

Ainsi, avec l’entreprise Proxi-pousse, ils ont mis au point :

– un parcours touristique en tricycle électrique afin que les touristes et les Marseillais puissent découvrir le quartier sous un angle nouveau.
– des balades à thème en impliquant les habitants de la Belle de mai. Ceux-ci accueillent chez eux les visiteurs et leur racontent une anecdote sur le territoire ou leur lisent un passage d’un ouvrage.

Sous le nom d’Aljanna, « paradis/jardin » en arabe, sont regroupées les activités jardinières du collectif :

brouette-jardiner-culturel> installation de jardinières de rue, fabrication de bombes de graines, opération de végétalisation dans la quartier, repérage des ilots de nature sauvage et de la végétation interstitielle.

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Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

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