Un comité de quartier légitime
Les multiples actions portées par les Brouettes valent au collectif d’être sollicité par des structures désireuses d’organiser des événements à la Belle de mai. « Les associations viennent nous chercher pour toucher les gens du quartier », note Danielle. Leur travail de terrain leur a permis d’acquérir une légitimité auprès des habitants mais aussi du monde associatif marseillais. « Nous avons fait un meilleur travail que le Comité d’intérêt de quartier » s’amuse Claude, heureuse de montrer que des citoyens peuvent s’auto-organiser sans passer par les instances censées les représenter.
< Comme tous les lundis, les Brouettes se retrouvent autour d’un apéro lors du marché des producteurs afin de discuter des actions à venir.
D’ailleurs, les Brouettes refusent de se constituer en association et veulent éviter tout formalisme.
Un intérêt humain plus qu’économique
« On ne fait pas d’assemblée générale, on ne demande pas d’argent, chacun agit en fonction de ses disponibilités, on n’a pas de paperasse à faire.Ça prendrait de l’énergie, on préfère la mettre dans l’action concrète », explique Catherine. « Ça fuse dans tous les sens, tout se passe naturellement », estime Sarah qui parle d’organisation « anarchiquement cohérente ». Chaque riverain qui se sent concerné par la vie du quartier est invité à joindre le groupe qui fluctue entre 15 et 50 personnes selon les actions.
En cinq ans, les Brouettes estiment avoir contribué à améliorer l’image du quartier. « Un couple de retraités venu de la région parisienne s’est installé à la Belle de mai car ils avaient vu tout ce que nous y faisions », se réjouit Catherine. Mais malgré ces petites victoires, ellee reconnait que leurs actions « ne changent pas les réalités économiques et sociales du quartier qui reste un des plus défavorisés de France. Notre action est un palliatif. On met des petits pansements sur des grosses plaies. On ne crée pas d’emploi par exemple », note-t-elle.
Mais, s’ils sont impuissants à éradiquer la misère économique, leur utilité est ailleurs, comme l’explique Sarah : « d’un point de vue humain, on est plus qu’un pansement, on est un baume du tigre ».
*