Masdar : la ville a déjà de nombreux détracteurs
La ville expérimentale de Masdar n’est pas encore totalement sortie de terre et pourtant, elle compte déjà de nombreux détracteurs. En effet, si la ville se veut écologique, tous les aspects n’ont, semble-t-il pas été pensés.
Contrairement à des villes traditionnelles dont elle s’inspire (telles que Shibam, au Yémen), Masdar souhaite dompter la nature et non s’adapter à cette dernière.
Autres points soulevés : l’obsolescence n’est pas anticipée, une grande partie des matériaux est importée, la gestion de l’eau est vivement critiquée.
Ce à quoi les Emirats Arabes Unis répondent par la mise en place d’un nouveau plan environnemental, nommé Plan 2030.
Mais ce dernier entraînera-t-il des changements ? Saura-t-il rectifier le tir pour faire vraiment de Masdar, la ville la plus verte au monde totalement éco-construite ?
Masdar : un projet trop ambitieux ?
Masdar bénéficie d’une situation singulière. Située près de l’aéroport d’Abu Dhabi, de l’autre côté de l’autoroute du golfe Persique, Masdar se trouve dans un coin de désert plutôt inhospitalier. La ville est séparée du centre d’Abu Dhabi par une trentaine de kilomètres de plaine.
Sur cette plaine ? De nombreuses propriétés ostentatoires de taille disproportionnée et des boulevards à six voies, vides. Une aberration urbanistique.
Autre fait notable : projet urbanistique au tarif plutôt exorbitant de 18 milliards de dollars (soit 13 milliards d’euros), Masdar doit accueillir à terme 40 000 habitants sur à peine plus de 5 km2. Ceci en fait l’écoville la plus ambitieuse au monde.
Une écoville où les voitures seront proscrites et stationnées dans un parking géant implanté au nord de la ville.
Masdar : une ville finalement réaliste ?
Les objectifs de Masdar ont été revus à la baisse, c’est un fait. Mais la crise financière qui a contraint les ingénieurs à réduire leurs ambitions n’est-elle pas finalement positive ?
Cela permet de faire de Masdar une ville ancrée dans la réalité économique, et non un jouet hors de prix d’un émir du pétrole.
Cependant, il est possible que la ville ne soit pas le modèle de développement qu’elle aurait dû être. En tout cas, elle sera certainement celui de l’innovation. Un modèle à observer donc. Et vous, quel est votre point de vue sur Masdar ?
Le saviez-vous ?
L’Emirat d’Abu Dhabi est la 5ème réserve de pétrole au monde et la 4ème de gaz. Son empreinte écologique par habitant est la 3ème au monde.
En 2006, le gouvernement d’Abou Dhabi, Etat le plus riche en pétrole des Emirats arabes unis a annoncé qu’il allait investir 22 milliards de dollars pour devenir un des leaders des énergies renouvelables.
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* Il s’agit de petits véhicules blancs sans conducteur qui offrent un moyen de transport écologique.
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Images : © LAVA
Si on attend la perfection, on ne fait jamais rien.
ça ne sera sans doute pas une réussite mais permettra à d’autres projets d’être plus aboutis. Les erreurs permettent souvent d’avancer…
C’est dommage que nous ne soyons pas plus ambitieux en Europe.
Je m’interroge sur les ouvriers qui construisent, auront-ils une vie durable ?
Puisque vous nous demandez un commentaire, voici le mien :
la phrase que vous mettez en fin d’article « Cela permet de faire de Masdar une ville ancrée dans la réalité économique, et non un jouet hors de prix d’un émir du pétrole » reste pour moi sujette à caution.
Nous ne saurons véritablement si Masdar devient une réalité qu’en 2016 quand elle sera habitée. Pour le moment ce n’est qu’une utopie et si vous faisiez le compte de toute l’énergie dépensée pour y arriver pas sûr que cela soit un modèle…à suivre !