Les Emirats Arabes, Etat comptant parmi les plus importants producteurs et exportateurs de pétrole, s’apprête à abriter la première ville durable au monde, construite en plein désert.
Les premiers bâtiments de Masdar, qui signifie « source » en arabe, sont déjà sortis du sable. L’ampleur du projet est telle que la fin du chantier prévue initialement pour 2020 devrait être repoussée à 2030.
Une cité verte en plein désert
Abou Dabi est le plus grand et le plus riche des émirats des 7 Emirats arabes unis. Son économie est basée sur le pétrole : autant dire que là-bas, l’écologie n’est qu’un concept lointain. Et pourtant, c’est bien aux abords de la capitale où le gaz naturel est dépensé sans compter qu’est en train de se construire la première ville durable, Masdar.
D’ici une quinzaine d’année, la cité à énergie positive comptera 50 000 habitants sur 6 km², qui vivront tous dans des îlots urbains HQE. Une sorte de paradis vert « zéro carbone, zéro déchet » qui émergera du désert : une construction au bilan carbone neutre et un recours aux énergies renouvelables uniquement.
Pourquoi dans le désert ?
Dans une ville comme Abou Dabi qui n’a fait que croître de façon fulgurante depuis les années 60 et l’exploitation massive de l’or noir, plus aucun terrain n’est disponible. Les promoteurs n’ont d’autre choix que de se tourner vers le désert. C’est dans cet environnement hostile qu’a commencé le projet fou de Masdar en 2008.
L’écologie au service de l’économie
Les Emirats arabes sont très conscients du fameux « peak oil« . La production mondiale d’or noir a désormais atteint son plus haut niveau. Pour eux, anticiper le pic pétrolier est une question vitale pour l’économie, à défaut de l’être pour l’environnement. Le pays doit trouver une solution pour ne plus être dépendant du pétrole et du gaz, car ses réserves seront épuisées d’ici environ 150 ans.
D’où l’idée au début des années 2000 de construire un projet grandiose à coups de pétrodollars. La construction de la ville source est axée autour des « 3 P » pour population, planète et profit. En d’autres termes, il s’agit bien de préserver les ressources tout en faisant du profit pour le bien de la population. C’est l’équilibre entre les 3 qui fera de ce projet un succès.
Cette règle s’applique dès les premiers pas du chantier. Par exemple, comme la construction consomme beaucoup de bois, on a eu l’idée de transformer sur place les chutes pour en faire du paillis (ou mulching) qui sera revendu à des golfs ou à des agglomérations. Les métaux mis en oeuvre dont l’acier par exemple n’étant pas directement transformables sur place, sont revendus tels quels. D’ailleurs, 100 % de l’acier utilisé pour la construction de la ville est de l’acier recyclé pour plus d’économie. On estime que 96 % des déchets générés par la construction sont réinjectés dans le projet. En outre, le recyclage a lieu sur place, au CWM, le Centre de gestion des déchets.
La ville étant construite sur du sable sous lequel sont éparpillées des nappes d’eau salée, il a fallu faire preuve d’ingéniosité pour créer des fondations solides. C’est ainsi qu’on a intégré au béton des morceaux de métal recyclé pour le rendre moins poreux, donc moins sensible à la corrosion. Un bon point pour l’environnement, et un autre pour les performances techniques.
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suite : Des technologies futuristes inspirées des traditions
comment vont il faire pour se nourrir en plein désert ?
l’article ne nous dit pas le principal : la nourriture
Une super idée, pourquoi allons-nous coloniser Mars alors qu’on a le désert.
Je vous remercie pour cette info très intéressante et je compte sur vous pour nous informer sur ces différents projets novateurs