Du 18 au 29 octobre a lieu la 10ème Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (CBD), en vue de trouver des solutions pour protéger la faune et la flore. Où ? A Nagoya, au Japon.
Un comble quand on sait que ce pays est l’un des principaux braconniers d’espèces emblématiques en voie de disparition.
Alors, l’échec de ce sommet est-il quasi assuré ?
Sommet de la biodiversité : un pessimisme ambiant
Organisée par l’ONU tous les 2 ans, cette conférence réunit 15 000 politiques, chercheurs, économistes des 193 pays signataires du CBD, traité international adopté au Sommet de la Terre à Rio en 1992 et qui vise entre autres à promouvoir la conservation de la biodiversité.
- Un des principaux objectifs de ces 12 jours de négociations est de s’accorder sur de nouvelles stratégies et les moyens financiers à dégager pour stopper la perte de biodiversité pour la période 2011- 2020.
Pouvons-nous être optimistes ? Ne voulant pas faire de ce sommet un « Copenhague bis« , beaucoup ont déjà tenté de minimiser l’importance de ce rendez-vous, anticipant le peu d’avancées significatives qui en découlera…
Protection de la biodiversité : Parole, parole, parole…
Un déni de réalité face à l’urgence de la situation ? Il faut dire que les précédents sommets ont suscité beaucoup de déceptions, avec des engagements prometteurs… non tenus.
- Ainsi, en 2002, à Johannesburg, le communauté internationale s’était engagée à freiner, d’ici à 2010, l’érosion de la biodiversité. Résultats : selon le CNRS, on est entré dans une 6ème crise d’extinction des espèces, avec un taux d’extinction 50 et 560 fois supérieur au taux d’extinction attendu pour une biodiversité stable…
L’affaire n’est donc pas mince, avec des intérêts économiques qui risquent de prendre le dessus (comme d’hab’ ?) …
Conférence de Nagoya : des enjeux cruciaux
Outre la réduction de l’érosion de la biodiversité, les autres objectifs de cette 10ème Conférence sont « l’utilisation durable » de cette biodiversité et la détermination d’un cadre juridique concernant l’exploitation des ressources génétiques par les industries (pharmacie, cosmétique, chimie…) dans les pays du Sud, avec un partage plus équitable des avantages qui en résultent.
Et pendant ce temps-là les dauphins continuent à flipper…
Et s’il y en a qui s’abstiendront de venir voir ce qui se décide pour leur avenir, ce sont nos amis les poissons et cétacés. Car, en termes de protection de ces derniers, le Japon, pays hôte, est souvent à la pointe de la… régression :
- Tenant à ses sushis, le Japon a été et est un valeureux militant contre l’inscription du thon rouge sur la liste des espèces à protéger (en savoir plus).
- Chaque année le Japon capture 23 000 dauphins, principalement pour leurs viandes vendues sur les marchés et consommées bouillies, crues, en ragoût ou gelée…
- L’interdiction de la chasse à la baleine à des fins commerciales est en vigueur depuis 1986 , mais le Japon s’en affranchit, sous prétexte de recherches scientifiques (en savoir plus)…
Le pays du Soleil levant profitera-t-il de ce sommet pour se refaire une virginité ? On n’y croit qu’à moitié… Et vous ?
Honte aux décideurs de ses pays de tueries d’animaux pour le plaisir….