Il n’y a pas de ‘mauvais élèves’, c’est l’école qui va mal !

Les derniers élèves, ceux du dernier rang à côté de la fenêtre et du chauffage ont des révélations à nous faire dans le documentaire ‘Mauvais élèves’ de Nicolas Ubelmann et Sophie Mitrani qui est sorti en avril 2017 sur les écrans de cinéma.

Rédigé par Chloé Maginot, le 2 Jul 2017, à 15 h 25 min
Il n’y a pas de ‘mauvais élèves’, c’est l’école qui va mal !
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À l’aube des vacances, consoGlobe.com a rencontré Nicolas Ubelmann pour en savoir plus sur ces anciens élèves et professeurs qui témoignent de leurs passages sur les bancs de l’école.

Ils sont metteur en scène, violoniste, photographe, guide spéléo, mécanicien, animatrice culturelle, professeure de violoncelle ou dans l’éducation nationale, hôtelier, exploratrice, musicien, maire adjointe, commercial et formateur à la retraite ou encore ébéniste… Des citoyens qui nous ressemble et qui témoignent de leur passage à l’école dans ‘Mauvais élèves’.

‘Mauvais élèves’ : pourquoi ça existe l’école ?

Le constat est sans appel, « Mauvais élèves » nous met au pied de la réalité de notre système éducatif qui peine à évoluer vers le bien-être à l’école. Blessures, minable, perdu, juger, abandon, manque d’inclusion et d’encouragement, humiliation, violences, manque de sens… C’est un florilège de qualificatifs, d’expériences qui ne font que prouver un cruel manque d’humanité dans notre système scolaire français et qui peine à incarner ses valeurs de liberté, égalité, fraternité. Un film qui est comme un scan de la maladie qui ronge notre société.

Qui ne s’est jamais posé la question sur la nécessité de l’école ?

Personne ! Quand on a 8 ans la réponse qui sort le plus est : « Pour voir les copains !« . C’est d’ailleurs la réflexion de Quentin, aujourd’hui animateur,  qui nous interpelle : « On travaille pour la réussite de l’école et pas pour notre réussite personnelle.« 

Nicolas Ubelmann renchérit : « L’un des fléau de l’école est le manque de sens dans les apprentissages des enfants. La mise en scène des classes est trop rigide et ne laisse pas place à l’expérience. Malheureusement, trop souvent les enfants ne savent pas pourquoi ils sont là, ni à quoi leur sert toutes ces connaissances qu’on entassent. » Une enseignante à la retraite parle même de « carcan » en précisant :  » L’éducation nationale en est un et il a fait beaucoup d’échecs« .

L’école est une vieille maison qui aurait bien besoin d’un grand ménage de printemps, d’après les témoignages des anciens élèves et professeurs. Ils mettent en avant le manque de formation à la psychologie de l’enfant et aux dernières découvertes des neurosciences éducatives pour donner du sens aux connaissances et mettre l’accent sur l’importance de l‘apprentissage du savoir-être.

L’école démocratique sans notes, sans cours et sans professeurs, vous connaissez ?

De l’humain dans les classes

Nicolas Ubelmann insiste sur le fait que « l’école accorde trop d’importance aux savoir-faire, en occultant le savoir-être qui est pourtant bien l’un des défis essentiels de la vie : vivre heureux et bien dans ses baskets ! Dans le documentaire, nous avons rencontrés des mauvais élèves de 20 à 70 ans très marqués psychologiquement par leurs passages à l’école. Les appréciations dans les bulletins, les ont clairement suivis dans leurs vies d’adultes« .

Le co-réalisateur constate : « La réforme des apprentissages mis en place par l’ancienne Ministre de l’éducation, Madame Vallaud-Belkacem, allait dans le bon sens, mais les conditions sur le terrain ne suivent pas. Les professeurs sont autant victimes que les élèves. Ils sont les dommages collatéraux d’un paquebot dirigé par des bureaucrates« .

mauvais élèves

Un enseignement rigide © alphaspirit

Alors, comment remettre l’humain au coeur de la vie des classes ?

« Principalement, en revoyant la mise en scène des classes qui donne une toute puissance aux professeurs et n’offre pas un accompagnement personnalisé. Elle sacralise le savoir de l’enseignant et ne permet pas un échange horizontal entre l’élève et celui-ci. Deuxièmement, remettre de la joie dans les classes, les classes sont si tristes ! Et enfin, permettre aux professeurs d’être plus proches des élèves en les formants aux nouvelles découvertes éducatives, et leur laisser la possibilité de mettre le savoir-être au coeur des apprentissages pour construire des adultes prêts au bonheur« .

Dans ce film, nous parcourons les blessures des enfants de l’Éducation nationale française, ses faiblesses, ses échecs, ses failles… Les témoins nous ressemblent tous, et montrent à quel point le référent adulte peut bouleverser une vie. L’école est finalement la rencontre entre les individus où ils peuvent partager des moments forts, importants pour leur construction : la fondation de la personnalité, du quotidien personnel et professionnel de chacun.

Ce film est un coup de projecteur sur la sensibilité et la créativité de ces ‘mauvais élèves’, mais aussi de ces acteurs passionnés par la transmission, qui accompagnent aujourd’hui les futurs adultes.

Les projections de ‘Mauvais élèves’ ont débuté en avril et se poursuivent à travers la France, aller vite le découvrir ! Pour en savoir plus : www.facebook.com/mauvaiseleves

Illustration bannière : Affiche du documentaire : ‘Mauvais élèves’ – © capture d’écran
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