Le cyclone Chido a littéralement dévasté l’île de Mayotte. Mais pourquoi a-t-il causé des dégâts aussi dramatiques ?
Une trajectoire et une force inhabituelles
Même si de tels épisodes ne sont pas rares dans l’océan indien, cela fait 90 ans que Mayotte n’avait pas vécu cela : le cyclone Chido aura été le plus violent qu’ait connu l’île depuis février 1934. Avec des vagues de plus de sept mètres et des rafales enregistrées à 226 km/h, le cyclone Chido n’a laissé aucune chance aux champs comme aux habitations. 90 % d’entre elles ont perdu leur toit, et les bidonvilles en tôle ont été rasés. Dans de telles conditions, décompter les victimes est pour l’heure impossible.
Mais bien que l’on recense une bonne dizaine de phénomènes de ce genre par an dans l’océan Indien, ce cyclone aura été exceptionnel à plus d’un titre. D’abord de par sa trajectoire : ce confetti de terres qu’est l’île de Mayotte s’est hélas retrouvé cette fois dans l’oeil du cyclone. Un cyclone à la fois très intense, mais aussi très dense, de seulement 300 km de diamètre, contre un bon millier d’ordinaire. Avec une trajectoire inhabituelle allant d’est en ouest, son inflexion de trajectoire a fait qu’il n’a pas touché Madagascar, mais qu’il s’est directement dirigé droit sur Mayotte. Et ce sans rencontrer le moindre obstacle naturel et en se renforçant aux contacts d’eaux particulièrement chaudes, à près de 30 °C en surface.
Encore des images terribles de #Mayotte 48h après le cyclone #Chido. 💔pic.twitter.com/SbC6xPcMst
— Sabine Grataloup (@sabine_38) December 17, 2024
Un habitat de fortune rasé par les vents
Face à un cyclone dans toute sa puissance, aux vents de cisaillement redoutables, il n’était pas possible qu’un habitat très majoritairement de fortune puisse résister. Les bidonvilles, qui plus est situés sur les hauteurs, ont sans nul doute englouti sous la boue et les tôles de nombreux habitants, face à des rafales allant jusqu’à 226 km/h. Et ce d’autant plus qu’une partie de la population clandestine adulte a parfois refusé de s’abriter par crainte de contrôles, laissant les enfants se mettre à l’abri en priorité. Une situation qui interroge sur les manquement de l’État français pour prendre soin des habitants les plus pauvres de Mayotte.
Même si le décompte total des victimes sera sans doute impossible à dresser, le préfet de Mayotte parle déjà de centaines, voire de milliers de victimes. Si le cyclone Chido est le troisième phénomène remarquable de ce genre à frapper la région depuis le début de la saison des cyclones dans l’océan Indien, mi-novembre. Une saison qui ne prendra fin qu’au printemps prochain. Selon les projections du Giec, le réchauffement global pourrait faire augmenter de 10 à 20 % la proportion de cyclones tropicaux intenses.
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