Réchauffement climatique, pollution, comportement alimentaire… Ce sont là autant de facteurs qui ne peuvent pas ne pas avoir d’influence sur notre état de santé au quotidien. Et les médecins généralistes en sont de plus en plus conscients, comme le révèle une enquête publiée en décembre dernier dans le magazine médical Le Généraliste.
Quand la médecine prend enfin en compte l’environnement du patient
« Concernés, les généralistes ont déjà changé leur comportement, leur façon d’exercer et tentent d’encourager les patients à adopter un comportement plus écoresponsable », souligne cette étude. Au total, 150 médecins ont répondu à cette enquête sur le site du magazine. Ils sont 86 % à s’être déclarés « plus que par le passé préoccupés dans leur exercice par les questions écologiques ».
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Presque tous plus conscients du sujet qu’avant
Il faut dire que ces sujets ne sont pas sans influence, positivement ou négativement, qu’il s’agisse d’atténuer ou de prévenir les risques de souffrir de telle ou telle maladie. Dans un contexte de réchauffement climatique, de pollution et de prise de conscience des liens existant entre alimentation, traitement des aliments transformés et maladies, ces éléments constituent des informations clés afin de poser le bon diagnostic.
Agir aussi de manière préventive
Le médecin généraliste est et demeure l’un des derniers professionnels à être intimement au contact de tous les Français, quel que soit leur âge, leur origine ou leur statut social. En fonction du contexte de chaque patient, il est donc en mesure de tenter, selon les pathologies, d’inciter celle ou celui qui le consulte à faire évoluer ses comportements au quotidien. Une voie nouvelle tant pour modifier une prescription que pour agir de manière préventive.
En effet, de nombreuses nouvelles questions essentielles peuvent être posées aux patients, qu’il s’agisse de leur éventuelle surexposition aux gaz d’échappement dans les grandes métropoles, comme de la qualité de l’eau ou du type d’aliments consommés. Comment réduire les pollutions dans son environnement, telle est désormais l’un des sujets d’actualité pour les médecins généralistes. Il est d’autant plus dommage que ces thématiques nouvelles soient en revanche peu ou pas abordées durant la formation initiale des médecins et des soignants…
Des patients eux aussi plus conscientisés
Cette prise de conscience par le corps médical est d’autant plus logique que la dégradation de l’environnement est devenue l’an passé la principale préoccupation des Français et des Européens, devant même l’emploi et le pouvoir d’achat. Les questions liées à la qualité, ou aux dangers, de l’eau, de l’air, de l’alimentation, sont souvent posées par les patients eux-mêmes. Le sondage du magazine Le généraliste souligne ainsi que 91 % des médecins sondés ont noté une « prise de conscience » dans les changements alimentaires de leur patientèle.
En première ligne, se trouvent les femmes enceintes et enfants en bas âge, population dite « à risque » par excellence, première victime potentielle des risques environnementaux. Et ce du fait du phénomène dit des 1000 jours, soit la période entre la fécondation et les deux ans et demi de l’enfant. C’est en effet celle durant laquelle l’exposition à des polluants est la plus dangereuse et aura le plus de conséquences tout au long de la vie.