Vers des boîtes de médicaments neutres ?

L’Agence nationale de sécurité du médicament souhaite modifier l’apparence des boîtes vendues sans ordonnance, pour mettre en avant le principe actif plutôt que les marques et les arômes. Les labos ne semblent pas du même avis.

Rédigé par Maylis Choné, le 6 Jun 2018, à 11 h 40 min
Vers des boîtes de médicaments neutres ?
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Après les paquets de cigarettes, serait-ce au tour des médicaments de faire peau neuve en retirant leur marque ? C’est le souhait de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Des boîtes de médicaments sans marque, est-ce envisageable ?

Depuis le mois de février, l’Agence nationale de sécurité du médicament fait peu à peu connaître sa volonté de modifier l’aspect des boîtes de médicaments vendues sans ordonnance en pharmacie. Le but ? Que les clients connaissent et choisissent le principe actif et la molécule avant d’être influencés par la marque ou l’arôme (fraise, miel, citron, menthe…).

pharmacie

Dans une pharmacie © MikeDotta / Sutterstock

Il n’est pas sûr pourtant que les clients s’y retrouvent davantage si leur habituelle boîte d’Imodium perd son nom pour devenir une boîte de Chlorhydrate lopéramide. L’ANSM précise qu’il serait indiqué sur le devant de l’emballage l’usage du médicament, ici diarrhées aigües. Cela pourrait éviter bien des erreurs et des surdosages liés à l’automédication.

Les laboratoires en colère

Du côté des laboratoires, cette mesure est très mal reçue. L’Afipa, l’Association française des fabricants de médicaments vendus sans ordonnance, conteste cette recommandation et les chiffres avancés par l’ANSM. « Selon une étude que nous avons réalisée, les nouvelles boîtes entraînent bien plus d’erreurs de prescriptions que les boîtes actuelles. On va avoir de gros problèmes de santé au niveau national », s’inquiète le vice-président de l’association, Pascal Brossard.

Pour cette association il serait plus judicieux, pour éviter les erreurs de prescriptions tant redoutées par l’ANSM, de créer « des dossiers pharmaceutiques, où le praticien pourra voir si un client n’a pas déjà acheté un produit avec une propriété, et s’assurer de ne pas lui revendre le même produit à intervalle trop régulier. » Les conflits d’intérêts entre autorités de santé et laboratoires ne datent pas d’hier, reste à savoir qui l’emportera cette fois-ci.

Illustration bannière : Médicaments – © Poznyakov
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