Ce samedi 25 mars, un rassemblement interdit d’opposants aux méga-bassines a entraîné de violents affrontements à Sainte-Soline, dans le département des Deux-Sèvres. Alors que des milliers de personnes, y compris des militants radicaux, ont convergé vers ce lieu de crispation, la Première ministre a dénoncé un « déferlement de violence intolérable », tout en pointant du doigt « l’irresponsabilité des discours radicaux qui encouragent ces agissements ».
De violents affrontements autour de la bassine de Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres
D’après un récent décompte fourni par le parquet de Niort, sur les 6.000 personnes selon la préfecture et 30.000 d’après les organisateurs du rassemblement (le collectif d’associations ‘Bassines non merci’, le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne), 7 manifestants blessés ont été pris en charge par les secours et 3 d’entre se trouvaient en état d’urgence absolue. Le pronostic vital de l’un de ces manifestant serait engagé. Les organisateurs dénoncent pas moins de 200 manifestants blessés.
Du côté des autorités, 28 gendarmes ont été touchés sur les près de 3000 mobilisés, dont 2 également hospitalisés en urgence absolue. Enfin, 2 journalistes ont également été blessés.
When the first group arrived near the #megabassines, this happened : pic.twitter.com/f7KigO6DfM
— ᴊᴏᴀɴɪᴇ ʟᴇᴍᴇʀᴄɪᴇʀ (@JoanieLemercier) March 25, 2023
Avant de quitter les lieux, les manifestants ont affirmé avoir endommagé une pompe et une canalisation de la bassine. Les organisateurs ont également déclaré qu’ils continueraient leur combat, alors que dans le village voisin de Melle se déroulait jusqu’à dimanche un « forum international de l’eau ».
La méga-bassine de Sainte-Soline fait partie d’un ensemble de 16 réservoirs, d’une capacité totale de 6 millions de mètres cubes, destinés à une coopérative de 450 agriculteurs avec le soutien de l’État. L’objectif est de stocker de l’eau puisée dans les nappes superficielles en hiver pour irriguer les cultures en été lorsque les précipitations se font plus rares.
Qu’est-ce qu’une méga-bassine ?
Les réservoirs d’eau, appelés aussi méga-bassines, s’apparentent à des installations creusées dans le sol, qui ressemblent à d’immenses piscines. Ces grandes retenues d’eau sont utilisées pour l’irrigation des cultures en été, lorsque les précipitations sont bien plus rares. Les méga-bassines sont généralement construites dans des terrains vagues ou bien des champs. Elles se remplissent grâce à un système de pompage puisant l’eau dans les nappes superficielles et les cours d’eau en hiver, selon le principe de « substitution ». Ces bassins géants peuvent atteindre une taille de près de 10 hectares, soit l’équivalent de 10 terrains de football, ainsi qu’une profondeur de 10 à 15 mètres. Une seule retenue d’eau est ainsi en mesure de stocker l’équivalent d’environ 300 piscines olympiques.
Près de 16 nouvelles méga-bassines prévues en France
Malgré la présence d’une centaine de méga-bassines en France, plusieurs projets sont en cours. Pas moins de 16 nouvelles retenues d’eau, d’une capacité totale d’environ 6 millions de mètres cubes, sont prévues principalement dans les Deux-Sèvres. Des installations que de nombreux citoyens considèrent comme néfastes, tandis que bon nombre d’agriculteurs les estiment essentielles.
Les arguments en faveur des retenues d’eau, « assurance vie » des agriculteurs
Du côté des partisans des méga-bassines, plusieurs arguments sont avancés. Les pro-retenues d’eau affirment ainsi que le pompage hivernal permettrait de préserver les nappes phréatiques et les cours d’eau durant l’été. En outre, les agriculteurs autorisés à prélever de l’eau doivent le faire dans le respect de seuils spécifiques. La plupart seraient d’ailleurs engagés dans une démarche de transition écologique, de manière à tendre vers des pratiques d’agriculture durable.
Pour finir, les agriculteurs rappellent que ces grands bassins d’eau sont en quelque sorte leur « assurance vie » en cas de sécheresse estivale, à l’instar de cet agriculteur témoignant sur LCI, pour qui il est crucial que le projet de construction de méga-bassines se concrétise dans les Deux-Sèvres. Dans le cas contraire, la moitié des exploitations irrigantes risquent de disparaître, estime-t-il. Un autre agriculteur souligne également que sans ces réserves de substitution, il serait impossible de garantir la production agricole au niveau national.
Les opposants aux réservoirs d’eau dénoncent une surconsommation et un assèchement des sols
Pour les opposants aux méga-bassines, ces projets sont source de gaspillage ; l’eau retenue dans ces gigantesques bassins s’évaporant, à hauteur d’environ 20 % estime-t-on. D’autres critiques se tournent vers les systèmes de pompage des sols, qui assécheraient encore plus ces derniers, pourtant déjà soumis à des seuils extrêmement critiques. Ces méga-bassines n’ont tout simplement pas lieu d’exister dès lors que nos hivers sont cruellement secs. Car capter l’eau durant la saison hivernale suppose en effet qu’il y en ait en quantité suffisante, or, le niveau des nappes phréatiques est extrêmement bas ; un phénomène qui risque de s’accentuer avec le réchauffement climatique.
À perte de vue, des habitants de toute la région, du pays et même d’autres pays européens marchaient ensemble pour dire non à un projet dramatique. pic.twitter.com/9qEYhNsC6E
— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) March 25, 2023
Enfin, les opposants déplorent qu’autant d’agriculteurs continuent à consommer des quantités bien trop grandes d’eau via ces méga-bassines, alors qu’il est urgent de repenser notre consommation de cette ressource vitale et en danger. Autrement dit, les méga-bassines ne traiteraient que les symptômes plutôt que la maladie en elle-même, à savoir : un manque d’eau qui exige de repenser notre consommation et nos méthodes d’agriculture.
Les méga-bassines, pour ou contre ?
Crédit image bannière : capture d’écran BFMTV.
A lire absolument
même pour l’eau c’est encore une question de POGNON (je m’accapare toute l’eau comme cela le voisin ne pourra pas me faire concurrence et je pourrais vendre mon maïs bouffeur d’eau à l’extérieur du pays )et macron le banquier est automatiquement d’accord avec eux
Consommations d’eau en été dans les grands bassins les plus irrigués : irrigation dans le SUD OUEST=90% – ménages et collectivités=9,8% – industrie=0,2% / irrigation en RHONE-MEDITERRANEE-CORSE=85% – ménages et collectivités=11% – industrie=4%. Sources Agences de l’eau
En plus, on a recalibré les rivières, bitumé à tout va, ce qui accélère le cheminement de l’eau vers les estuaires, arraché les haies qui la retiennent, drainé un maximum de terres agricoles et asséché 70 % des zones humides alors qu’elles offrent l’énorme avantage de stocker la ressource aquatique l’hiver pour la restituer l’été tout en la dépolluant. Soit autant de facteurs qui empêchent les précipitations de recharger les nappes souterraines, bien que cela devienne plus nécessaire que jamais.
Il est grave mais persiste!
Il va être obligé de changer son fusil d’épaule puisque le RN s’est découvert récemment une fibre verte pour attirer les naïfs
Encore là ce grave!
contre les bassines
je suis contre ces bassines.
Comme sur tous les sujets, les écolos mentent
Ces bassines sont même favorables à la biodiversité, plus 6% de débit estival des rivières et nappes préservées faute de pompage estival
C’est de l’accaparement! Cette eau est réservée aux grandes exploitations qui font de l’agriculture intensive à base de pestcicides et qui appauvrit les sols. Réveillez vous!
Non l’accaparement ce sont les piscines privées, en particulier des écolos
Je vois que vous être tellement renseigné que la bêtise ne vous effraye pas. Encore un macroniste qui vise plus de profit plus de travail plus de chianlit quoi dans un monde où justement arrêter et pensez autrement est nécessaire surtout concernant la gestion de l’eau.
lacompagniedeslapinsbleus, je vous conseille de regarder des photos aériennes des villes et des villages du sud de la France, vous verrez aussitôt d’où vient le problème… et il ne vient pas des agriculteurs
Encore là !!!