L’Inrae, l’institut agronomique français, s’est penché sur un sujet étonnant : les émotions ressenties par les poules. Et le fruit de leur étude est surprenant…
Un Loft Story pour poules
C’est un constat qui fait parler : l’Inrae a étudié des poules pendant trois semaines, façon Loft Story : sous tous les angles, sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Leur but était au fond assez similaire à celui de la célèbre émission de télé-réalité : étudier leur comportement émotionnel.
Pour tout savoir de leurs réactions, les chercheurs ont observé la bagatelle de 18 000 images de ces poules exposées à des émotions en tous genres, du fait d’être capturées à celui d’être nourries. Le résultat de leur étude, publié le 21 avril dernier au sein de la revue Applied Animal Behaviour Science, a fait parler de lui : les chercheurs ont constaté que même les poules rougissent aussi lorsqu’elles sont émues.
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Un sujet d’étude rare
« L’étude des émotions chez les animaux est un champ de recherche complexe, encore peu exploré chez les oiseaux, bien que des rougissements aient été observés lors de précédents travaux sur l’Ara bleu », expliquent les chercheurs dans un communiqué(1). Ici, un logiciel d’imagerie a ensuite permis de mesurer sur les photos le taux de rouge au niveau des zones de peau situées sur la face des poules.
Résultat : « les poules expriment bien un rougissement, qui varie en fonction de leur état émotionnel. Face à de la nourriture appétente, comme les vers de farine, les poules rougissent mais deviennent écarlates sur toute la face lorsqu’elles vivent une expérience négative comme la capture. En revanche, dans un contexte de repos, leur peau apparaît beaucoup plus claire. »
Mesurer leur bien-être
Les relations entre humains et animaux ont-elles ou non une influence sur les réactions émotionnelles de ces poules ? Une fois exposées durant cinq semaines à la présence d’un expérimentateur, « contrairement aux autres poules qui n’avaient pas eu cette préparation, ce groupe arborait par la suite une face plus claire » , « Cet indice peut indiquer une perception plus positive de la présence humaine, par rapport aux poules non habituées à l’homme, et peut constituer un nouvel outil pour évaluer le bien-être animal. »
Ces enseignements pourraient se révéler utiles demain pour améliorer la gestion des élevages. On commence ainsi à mieux comprendre comment cet animal perçoit son environnement. Le rougissement chez les poules constituerait ainsi un nouveau moyen d’évaluer leur bien-être. Désormais, les scientifiques vont s’intéresser au mouvement des plumes faciales de ces poules lors de situations positives ou négatives.
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Petit conseil amical à Consoglobe. Vous devriez adresser cet article à la fois intéressant et touchant aux élevages industriels de poules… Non ?