Des scientifiques américains travaillent depuis plusieurs années sur les microbes pour remplacer les pesticides. La méthode a déjà permis d’augmenter le rendement de 14 % des champs de coton, au Texas. Il ne reste plus qu’à convaincre les professionnels.
Remplacer les pesticides par des microbes
Alors que les pesticides sont montrés du doigt dans de nombreuses études comme étant dangereux pour la santé, l’agriculture cherche des solutions pour ne plus les utiliser. Les agronomes de la start-up Indigo Agriculture, une entreprise spécialisée dans les biosciences, ont trouvé le moyen d’utiliser des microbes en remplacement de ces produits chimiques.
Pour mener à bien leurs travaux, ces scientifiques se sont inspirés des recherches sur le microbiote (l’ensemble des micro-organismes du corps) humain pour déterminer l’importance des micro-organismes dans la santé des plantes. En agissant ainsi, ils souhaitent réintroduire des microbes disparus dans les plantes à cause de l’usage excessif de pesticides.
Un rendement des champs de coton augmenté de 14 %
Ces recherches ont été détaillées sur Bloomberg(1). Selon le site, la méthode employée par les agronomes consiste à prendre des échantillons de plantes saines et non traitées et à créer une empreinte de leur microbiote grâce au séquençage génétique. Ils analysent ensuite les données recueillies et déterminent quels microbes sont en plus grand nombre sur les plantes en bonne santé.
Et la méthode fonctionne : au Texas, Indigo a permis d’augmenter le rendement de 14 % des champs de coton. Les recherches de l’entreprise se portent sur la capacité de résistance des microbes aux engrais azotés et aux vermines. Ainsi, à long terme, Indigo Agriculture souhaite évidemment limiter ou même éliminer l’utilisation des pesticides et engrais synthétiques grâce à ses super-microbes.
La tendance est au bio, mais chez les consommateurs, pas encore chez les producteurs
Cette avancée scientifique est une bonne nouvelle pour les consommateurs, qui rejettent de plus en plus les pesticides et les OGM. Aujourd’hui, la tendance est au bio et la France n’y échappe pas.
En effet, selon un sondage Ifop publié en 2017 par l’ONG environnementale WWF, 70 % des Français ont changé d’habitudes de consommation pour se diriger vers des produits plus responsables, ou envisagent de le faire(2).
Mais le travail risque d’être long pour les scientifiques, qui doivent surtout convaincre les agriculteurs et autres producteurs de ne plus utiliser ces produits chimiques. En février dernier, l’association Générations Futures a passé au crible 19 fruits et 33 légumes non bio, révélant ainsi la présence de pesticides chez un grand nombre. Le raisin arrive en tête de liste des fruits les plus contaminés, avec 89 % de traces de pesticides dans les échantillons analysés entre 2012 et 2016.