Le plastique, c’est tout sauf fantastique. Utilisé partout et pour tout tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, la pollution qu’il engendre a envahi la planète. Et nos organismes ?
Une pollution qui progresse
Les négociations menées pendant une semaine à Busan, en Corée du Sud, pour parvenir à un traité mondial contre la pollution plastique ont échoué On ne réécrit pas le passé, mais il arrive qu’on en paie les effets pendant très longtemps. C’est le cas de la dépendance de l’humanité au plastique. L’ex-matériau miracle, fantastique et utilisé dans tous les secteurs du quotidien, se révèle finalement une véritable malédiction. On ne fait semble-t-il que commencer à en mesurer les effets délétères, tant sur l’environnement que sur la santé.
La prise de conscience de l’ampleur de la pollution plastique progresse. Polyéthylènes, polypropylènes… le plastique était et est encore partout autour de nous. Et, surtout, contrairement à ce que l’on pensait jadis, il se dégrade peu à peu. En effet, au fil du temps, les plastiques se fragmentent en microplastiques (des particules de plastique de taille inférieure à 5 mm), puis en nanoplastiques (d’une taille inférieure à 1 µm – moins d’un millième de millimètre).
Des particules qui se répandent
Or ces micro morceaux de plastique s’invitent partout, du fond des mers au sommet des montagnes. Jusque dans l’eau, dans les aliments, et donc dans nos organismes, leur taille infime leur permettant d’en franchir les barrières de protection. Nous ingérons donc des microplastiques quotidiennement. En 2020, une étude avait estimé que nous ingérions chaque semaine jusqu’à l’équivalent d’une carte bancaire de plastique. Soit environ 5 grammes. Des quantités qui ne sauraient être sans conséquences sur notre santé.
En effet, après avoir été ingérée, ces particules de plastique se répandent, se diffusent et s’accumulent dans l’organisme, au lieu d’être simplement éliminées. Au gré des recherches, les scientifiques en retrouvent désormais dans le tissu intestinal, le foie, les reins, les poumons… Mais aussi les organes génitaux, le sang et même le cerveau. Même le liquide amniotique et le placenta peuvent recéler ces micro déchets plastiques !
Des microplastiques découverts dans le cerveau humain, un danger invisible !
Une influence sur les cancers ?
Mais avec quels effets concrets sur notre santé ? Il est à l’heure actuelle impossible d’étudier la toxicité de chaque type de microplastique. Pour l’instant, la plupart des recherches ont été menées sur une seule sorte de plastique, le polystyrène. Testé sur des rongeurs, son ingestion a provoqué de très nombreux problèmes et maladies.
On constate en général une inflammation et un stress oxydant, réactions de défense de l’organisme face à cette agression. Mais l’on sait déjà que ces deux symptômes constituent des terrains favorables au développement de cancers. Ainsi, même si, à ce jour, aucun lien fort n’a encore été démontré entre l’exposition au plastique et tel ou tel type de cancer, on peut d’ores et déjà le craindre et poursuivre les études à ce sujet, faute de pouvoir échapper réellement à l’exposition à la pollution aux micro-plastiques.
Lire aussi