Si ce phénomène était prévisible, c’est la première fois que sa réalité a été prouvée par des chercheurs.
Les abeilles, de nouvelles sentinelles du microplastique ?
Les abeilles, on le sait, jouent un rôle primordial dans la reproduction des végétaux. Si la pollinisation s’interrompait, de nombreuses espèces comestibles disparaîtraient. Si on parle beaucoup de la disparition rapide d’abeilles, la qualité de la pollinisation qu’elles sont capables d’assurer est un autre problème qui mérite l’attention des scientifiques.
Car oui, malheureusement les abeilles ne transportent pas que du pollen : selon une étude de Carlos Edo, Amadeo Fernández-Alba et Flemming Vejsnæs réalisée à Copenhague et ses alentours et publiée dans la revue Science of The Total Environment en mai 2021, les abeilles captent aussi des microplastiques(1).
En effet, fibres et fragments de plastique transportés par le vent viennent s’agglutiner dans les poils chargés d’électricité statique qui couvrent le corps et les pattes de ces infatigables butineuses. Étant donné leur grand nombre (malgré toutes les menaces qui pèsent sur elles) et l’étendue de leurs aires de répartition, les abeilles domestiques sont de véritables « sondes vivantes » pour évaluer la dipersion des microplastique dans le monde !
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À la campagne, il y a quasiment autant de microplastiques qu’en ville
Et ce phénomène ne concerne pas uniquement les abeilles en milieu urbain : les quantités de microplastiques captées par les abeilles à la campagne sont tout juste légèrement inférieures. Comme l’expliquent les chercheurs, les microplastiques sont présents partout où vivent les hommes.
Les microplastiques repérés sur les abeilles sont d’une étonnante diversité : treize polymères différents ont été identifiés. Parmi eux, celui le plus souvent rencontré est le polyester, suivi du polyethylène et du chlorure de polyvinyle. La majeure partie de ces microplastiques se présentent sous forme de fragments (52 %) et de fibres (38 %).
Selon les chercheurs, la mesure de la quantité de microplastiques captés par les abeilles pourrait à l’avenir servir de bio-indicateur de la présence de microplastiques dans telle ou telle aire géographique.
L’exposition aux plastiques affecte-t-elle les abeilles ? C’est la question à laquelle doivent à présent répondre les scientifiques… Si on se doute un peu de la réponse, reste à savoir en quelle mesure…
Illustration bannière : Le pollen est la substance la plus couramment attrapée dans leurs poils par les abeilles, mais on retrouve aussi des débris végétaux, de la cire et des morceaux d’autres insectes et… des microplastiques ! – © Dave Massey
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