Comme le révèle le magazine « 60 millions de consommateurs », mélanger des miels produits dans différentes parties du monde est parfaitement légal, et les industriels s’y adonnent à coeur joie.
Un mélange de miels issus de six pays différents
En achetant un « miel de fleurs » dans un supermarché voire un magasin bio, vous vous attendez sans doute à consommer un miel produit, si ce n’est près de chez nous, alors du moins dans un pays donné. La réalité est toute autre.
Comme le révèle le magazine « 60 millions de consommateurs », les « miels de fleurs » sont le plus souvent des mélanges. Vous avez bien lu : non seulement on y trouve du pollen de fleurs différentes, mais le miel lui-même provient de zones géographiques très éloignées les unes des autres.
Certains mélanges peuvent contenir du miel à la fois d’Espagne, de Bulgarie, du Mexique et d’Argentine, par exemple.
Ayant analysé 24 « miels de fleurs », le magazine « 60 millions de consommateurs » conclut que la marque incorporant le plus de miels dans son produit est Lune de miel. Son « miel de fleurs » contient du miel issu de six pays différents (Argentine, Uruguay, Mexique, Ukraine, Espagne et France).
Petite consolation cependant : l’analyse des pollens reflète une composition relativement homogène, à base de miel d’eucalyptus.
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Les marques de miel mélangent les fleurs et les pays
Il y a aussi des mauvais élèves. Le miel de fleurs Monoprix, par exemple, importé de trois pays d’Amérique, contient du miel à base de pollen de trois fleurs : l’eucalyptus, le Bursera spp. (arbres ou arbustes d’Amérique centrale) et de lotus.
Et si vous pensez qu’en achetant un miel bio vous achetez un produit plus qualitatif, ce n’est pas forcément le cas. Comme le rappelle « 60 millions de consommateurs », la réglementation européenne sur l’agriculture biologique précise que les sources de nectar et de pollen doivent être constituées « essentiellement » de milieux naturels ou de cultures traitées avec une incidence faible sur l’environnement (notamment bio).
Appelé à donner une appréciation au terme « essentiellement », l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) a statué que le seuil doit être de 50 % minimum.. ce qui n’est bien évidemment pas très haut.
Illustration bannière : La plupart des produits que l’on trouve en grandes surfaces sont constitués d’un mélange de miels… parfois très exotiques – © Iryna Kaliukina
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