Vous avez jusqu’au 27 juin 2019 pour donner votre avis sur la consultation relative aux animaux classés nuisibles du ministère de l’Écologie.
Ne m’appelez plus jamais nuisible…
Un nouveau projet d’arrêté ministériel fixe la liste, les périodes et les modalités de destruction notamment par le piégeage des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts ». En ligne de mire : belettes, fouines, martres, putois, renards, corbeaux freux, corneilles noires, pies bavardes, geais des chênes et étourneaux sansonnet.
Mais ne les appelez pas « nuisibles », il faudra désormais dire animaux classés « susceptibles d’occasionner des dégâts ».
Au-delà du fait de changer la façon de les nommer, cela ne change rien à la volonté de les tirer ou de les piéger parfois avec des techniques non sélectives et particulièrement stressantes pour les animaux.
C’est pourquoi la LPO (Ligue de protection des oiseaux) appelle à participer, avant le 27 juin prochain, à la consultation lancée par le ministère de l’Écologie afin notamment de remettre en question la liste proposée.
Un texte des plus rétrogrades
Pour la LPO, « cet arrêté aurait dû être modernisé en tenant compte des évolutions des mentalités et demandes sociétales : souffrance animale et conditions de piégeage, déclin de la biodiversité dans son ensemble, désuétude de la distinction entre animaux utiles et nuisibles… Ce n’est pas le cas, loin de là. Est-il par exemple normal, au 21e siècle, d’autoriser la destruction des espèces en période de dépendance des jeunes ? »(1).
De plus, ce classement est fondé sur des faits non avérés ou des constats obsolètes. « Ce projet d’arrêté maintient de nombreuses espèces sur les listes alors que les dégâts ne sont pas avérés pour les trois dernières années », estime un communiqué de l’association.
Par ailleurs, cette réglementation ne tient pas non plus compte du rôle positif que ces espèces peuvent avoir (prédation rongeurs…) : l’impact de la destruction des carnivores, pourtant alliés de l’agriculture par la consommation de nombreux rongeurs, n’est pas évalué, ni en termes économiques, ni en termes de santé. En particulier le rôle que peuvent jouer les renards dans la lutte contre la maladie de Lyme.
Enfin, certains animaux, tels la belette et le putois, doivent être classés sur la liste des espèces protégées, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays d’Europe. La présence de la belette sur cette liste n’est pas justifiée. Quant au putois, sa population a connu un fort déclin ces dernières années au point que l’IUCN a classé l’espèce dans la liste rouge des mammifères menacés en France.
Illustration bannière : Belette dans la forêt – © Stéphane Morris
A lire absolument
Et pourquoi ne classe t-on pas le chat dans les VRAIES espèces nuisibles ? C’est un très grand prédateur d’oiseaux, entre autres, et ils sont beaucoup trop nombreux pour un bon équilibre. Regardez donc d’urgence le documentaire « Le chat, ce tueur si mignon » passé sur ARTE.
Pour ma part, je pense que le plus grand nuisible est d’abord l’être humain !!!