La moitié des personnes sur notre planète ne sont couvertes par aucune garantie en cas de maladie, de maternité ou d’arrêt de l’activité professionnelle (chômage ou retraite).
Protection sociale : 83,9 % des personnes couvertes en Europe et Asie centrale contre 17,4 % en Afrique
Si en France nous sommes très bien protégés en cas d’aléas de la vie et d’interruption de revenus (maladie, maternité, chômage, retraite), il faut savoir que la protection sociale ne bénéficie pas à tout le monde sur la planète.
Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), 53,1 % de la population mondiale (soit pas moins de 4,1 milliards de personnes) ne disposent d’aucune protection sociale.
Le taux de couverture est supérieur à la moyenne mondiale en Europe et Asie centrale (83,9 %) et dans les Amériques (64,3 %), il se situe en deçà en Asie-Pacifique (44,1 %), dans les pays arabes (40 %) et il est le plus bas en Afrique (17,4 %).
Ce taux de couverture très hétérogène reflète un niveau d’investissement disparate dans la sécurité sociale selon les pays. Ces dépenses représentent en moyenne 16,4 % du PIB dans les pays à revenu élevé, soit 2 fois plus que dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure (8 %), 6 fois plus que dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (2,5 %) et 15 fois plus que dans les pays à faible revenu (1,1 %).
Lire aussi : Sondage : les Français tiennent à la Sécu
Les travailleurs de l’économie informelle, les migrants et les enfants sont peu couverts par la protection sociale
En moyenne mondiale, environ un tiers seulement des personnes en âge de travailler bénéficient d’une sécurité de revenu garantie par la loi en cas de maladie. Or, « la crise du Covid-19 a montré qu’il était crucial d’assurer une sécurité de revenu en cas de maladie et même de mise en quarantaine », rappelle l’OIT.
Quant à la protection contre le chômage, cette branche reste la moins développée de la protection sociale : seuls 18,6 % des demandeurs d’emploi à travers le monde reçoivent des prestations de chômage et bénéficient donc d’une couverture effective.
Les choses se passent quelque peu mieux pour l’invalidité : 33,5 % des personnes lourdement handicapées perçoivent des prestations, même ce taux de couverture aussi reste très insuffisant. Il est d’ailleurs quasiment identique à celui pour les accidents du travail et maladies professionnelles (35,4 % de la population active mondiale couverte).
Enfin, moins de la moitié des mères de nouveau‑nés (44,9 %) bénéficient d’une prestation de maternité en espèces.
L’OIT pointe « un sous‑investissement notable, notamment en Afrique, en Asie et dans les États arabes » dans la protection sociale. Certaines catégories de la population, notamment les travailleurs de l’économie informelle, les migrants et les aidants non rémunérés, en sont carrément exclus.
Autre catégorie oubliée : les enfants. La grande majorité des enfants ne bénéficient toujours pas d’une couverture sociale effective et seuls 26,4 % d’entre eux ont droit à des prestations de protection sociale. Leur niveau de couverture effective est particulièrement faible en Asie‑Pacifique (18 %), dans les pays arabes (15,4 %) et en Afrique (12,6 %).
Illustration bannière : Malgré l’augmentation de la protection sociale pendant la crise de la Covid-19, plus de 4 milliards de personnes dans le monde restent totalement dépourvues de protection, selon un rapport de l’OIT – © LightField Studios
A lire absolument