C’est en cherchant à construire une étagère sur-mesure dans son salon que Baudoin, avec l’aide de son ami Sébastien, a réalisé qu’un atelier accessible en libre service et tout équipé pour le bricolage manquait cruellement à Paris.
« Dans une grande ville comme Paris, tu as rarement un garage à disposition dans lequel tu peux bricoler. On trouve des salles de gym pour faire du sport, des studios de répétition pour la musique ou des surfaces de stockage pour ses meubles. Mais pour les activités manuelles en zone urbaine, la meilleure solution reste souvent le salon, avec tous les inconvénients que cela comporte… Et je sais de quoi je parle ! » raconte Baudoin. « Lorsque nous avons commencé à demander aux gens comment ils faisaient, la réponse, neuf fois sur dix, était : ‘ben, je fais pas…’ »
Mon Atelier en Ville : savoir-faire, espace et outils à disposition
Fort de ce constat et surfant sur la tendance du « home staging » et autres « Do It Yourself » qui favorise le recyclage et la consommation responsable, Mon Atelier en Ville ouvre ses portes en juin 2014. Sa mission : convaincre les Parisiens qu’il est possible et extrêmement gratifiant de réaliser des objets soi-même. Une enquête de Ipsos-Brico Pro réalisée en avril 2014 montre d’ailleurs que bricoler renforcerait l’estime de soi de 93 % des Français.
Accessible sur simple achat d’un forfait horaire, de 1 à 40 heures, valable un an, le bricoleur en herbe ou confirmé va ensuite réserver l’espace et l’outillage qui lui conviennent et le temps nécessaire sur le calendrier en ligne.
Au total, ce sont près de 400 outils professionnels qui sont mis à disposition tous les jours, de 8h à 22h, pour permettre un large éventail de réalisations : scies, ponceuses, machine à découpe laser, imprimantes 3D, cabine de peinture et même un studio photo. L’atelier se dote de nouveau matériel régulièrement.
Seules les fournitures de base nécessaires à la réalisation du projet comme le bois, le fil, le tissu, le métal et les consommables, tels qu’abrasifs pour les ponceuses, et la peinture, ne sont pas compris, mais disponibles sur place pour l’achat.
« 75 % des gens qui poussent notre porte nous disent : ‘j’ai ce projet mais je n’y connais rien, est-ce que vous pouvez m’aider ?’. Nous les conseillons de A à Z. Lorsqu’un client vient nous voir, il dispose de l’espace dont il a besoin pour son projet, avec les outils et nous pour l’aider », explique Baudoin.
Bricoler pour créer… en toute sécurité
La demande la plus populaire, et de loin, est la fabrication d’un meuble en bois. Le bricolage est désormais considéré comme un semi loisir : je me fais plaisir en fabriquant un objet tout en sachant que je vais en avoir une utilisation quotidienne.
Nombreux sont les jeunes couples qui poussent la porte de l’atelier pour construire une table basse, une étagère, un bureau, un banc. Viennent ensuite la soudure à l’arc et la cabine de peinture, qui ont également beaucoup de succès.
Soudure, menuiserie, des savoir-faire somme toute assez techniques. Baudoin et Sébastien sont donc très soucieux de la sécurité des utilisateurs. Lunettes et casques sont obligatoires, les cheveux attachés également. Les locaux sont aussi parfaitement ventilés.
Un atelier soudure nécessitant de réelles connaissances préalables commencera toujours par un cours. En menuiserie, ils s’assurent systématiquement des connaissances des personnes maniant les outils nécessaires et restent à leurs côtés.
« Un atelier est un endroit dangereux. C’est comme conduire une voiture : cela nécessite de l’apprentissage et beaucoup d’attention par la suite. Dans la mesure où nos clients n’ont pas l’habitude d’utiliser ce type de machines, ils sont un peu inquiets et restent donc très concentrés et attentifs », assure Baudoin.
Partage et recyclage : créer du lien autour de la consommation responsable
Espace de brico-working donc, mais pas seulement. Les publics qui s’y pressent sont variés : du cadre stressé venu se changer les idées à l’artiste bricolo cherchant à exprimer sa créativité, en passant par l’étudiant en retard bouclant son projet ou la mère de famille venue apprendre à retapisser un siège, tous viennent créer des contacts, échanger des idées et astuces, et parfois même nouer des amitiés. Bref, retrouver des valeurs simples et essentielles.
« Notre démarche est multi facettes : elle est pratique et utile car elle rend service, elle est sociale car elle permet de recréer du lien, elle soutient le développement durable en privilégiant le partage et la réutilisation à la possession et la surconsommation, et enfin elle est humaine car elle remet un peu de réel et de concret dans un environnement de plus en plus virtuel », s’enthousiasme ce juriste de formation, qui a décidé de changer de vie pour faire quelque chose qui lui plaise vraiment après 20 ans passés au service de grandes entreprises.
Au-delà de l’espace, des outils et des conseils, Mon Atelier en Ville propose toute une gamme de cours pour petits et grands, de la couture, du DIY, des arts créatifs, mais aussi de la photo et de l’infographisme, des créa-box pour réaliser un projet clefs en mains en quelques heures, et même des ateliers de team-building pour les entreprises.
« Nous essayons d’apporter des réponses à chaque besoin exprimé par nos clients. Acheter les fournitures pour eux, les conseiller en amont sur les plans de leur projet, stocker leurs objets en attendant qu’ils reviennent… Le tout avec le sourire et dans la bonne humeur. Après avoir apporté beaucoup de réponses logistiques, nous travaillons désormais beaucoup en amont sur des idées d’objets à réaliser ».
Un concept qui fait des émules
Tous les clients s’exclament : « Mais pourquoi est-ce que ça n’existait pas déjà avant ! » L’aspect pratique de la démarche est complètement reconnu et l’Atelier a rencontré son public. Les deux acolytes reçoivent désormais des e-mails de partout en France demandant quand ils viendront ouvrir un atelier chez eux. Une Londonienne est même venue travailler avec eux afin d’apprendre le mode de fonctionnement de l’Atelier et d’en ouvrir un chez elle.
L’idée serait bien évidemment de développer le concept, notamment sous forme de franchises. Néanmoins, le projet est autofinancé pour les deux tiers, le reste faisant l’objet d’un prêt bancaire. Toutes les économies de Baudoin et Sébastien sont passées dans ce projet qui ne bénéficie d’aucune subvention. Ils sont donc à la recherche de partenaires et d’investisseurs. À bon entendeur…
Mon Atelier en Ville : renseignements pratiques
- Ouvert tous les jours de 8h à 22h.
- Rendez-vous au 30 Rue de Clery dans le 2ème arrondissement à Paris pour votre prochain projet, ou pour occuper votre petit dernier pendant un après-midi pluvieux.
- Renseignements sur monatelierenville.com et sur la page Facebook de l’entreprise.