Tous pays confondus, 32 % des femmes chercheuses déclarent avoir déjà été victimes de remarques sexistes, et 20 % de harcèlement sexuel.
L’Amérique latine, une région du monde où les comportement sexistes ont la vie dure
Le monde de la science a beaucoup de mal à se défaire de comportements sexistes. Au dire des femmes chercheuses elles-mêmes, les remarques sexistes seraient un fléau en Amérique latine (38 %) et surtout au Brésil, où 46 % des chercheuses disent en être victimes. Vient ensuite l’Amérique du nord (34 %), juste devant l’Europe (31 %, et 32 % en France). Le harcèlement sexuel, lui, apparaît le plus répandu en Amérique latine (30 %, et même 36 % au Brésil), en Amérique du nord (31 %) et en Afrique (30 %), mais est moins présent en Europe et notamment en France (18 %).
Les remarques sexistes et le harcèlement sexuel touchent surtout les femmes de 18 à 24 ans (64 % et 45 % respectivement), devant les 25-34 ans (46 % et 32 % respectivement) et les 35-44 ans (30 % et 19 % respectivement). En définitive, 23 % des chercheuses ont vécu des situations de sexisme au moins une fois, 37 % occasionnellement et 24 % assez ou très fréquemment. Alors, comment cela se manifeste-t-il ? Dans 62 % des cas, les femmes affirment que quelqu’un les a rabaissées ou s’est comporté de manière condescendante à leur égard en raison de leur genre, dans 40 % des cas elles ont été confrontées à des préjugés sexistes dans des décisions d’embauche, de promotion et de financement, dans 39 % des cas elles ont été victimes d’histoires ou de blagues sexistes qui les ont offensées , ou alors quelqu’un a répandu des rumeurs à leur sujet. Enfin, dans 36 % des cas elles ont été traitées avec un manque de respect ou des préjugés par des collègues en raison de leur genre (humiliation, surnom irrespectueux…).
6 femmes sur 10 estiment qu’on parle trop peu de sexisme dans le monde de la recherche
Alors, à qui la faute ? 70 % des chercheuses interrogées estiment que la culture du lieu de travail dans de nombreuses institutions et organisations universitaires et de recherche constitue un obstacle à la promotion des femmes. Et respectivement 62 % et 60 % des chercheuses estiment qu’on parle trop peu de sexisme et de harcèlement sexuel dans le milieu de la recherche. Toujours est-il que 53 % des chercheuses estiment que dans l’ensemble, les institutions et organisations d’enseignement et de recherche ont reconnu l’ampleur des problèmes liés au genre (par exemple, les préjugés, le sexisme, le harcèlement sexuel) dans leurs institutions.
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En même temps, les chercheuses se montrent capables de relativiser. 34 % d’entre elles sont d’accord que la frontière entre le flirt et le harcèlement sexuel est mince, 10 % estiment que la plupart des femmes interprètent des remarques ou des actes innocents comme étant sexistes, et 11 % estiment que dans la plupart des cas, les hommes accusés de sexisme ou de harcèlement sexuel n’ont pas de mauvaises intentions.
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