Une drôle de décision, mais pas aussi irrationnelle qu’elle pourrait sembler l’être… Face à l’une des pires sécheresses de ces dernières années, la Namibie a décidé de vendre des animaux sauvages aux enchères.
État de catastrophe naturelle en Namibie
Ce n’est certainement pas de gaieté de coeur que le pays s’y est résolu, mais la Namibie a dû déclarer en mai dernier l’état de catastrophe naturelle. La raison : une sécheresse absolument catastrophique. Selon la météo locale, il s’agirait, dans certaines parties du pays, de la pire sécheresse depuis 59 à 90 ans…
Au total, la Namibie a donc annoncé qu’elle allait vendre un millier d’animaux sauvages : 600 buffles sur les 960 présents dans ses parcs nationaux, 150 springboks sur 2.000, 65 oryx sur 780, 28 éléphants sur 6.400, ainsi que 60 girafes, 35 élans, 20 impalas et 16 kudus(1) .
Pour quoi faire ? À la fois afin de limiter les pertes animales, mais aussi pour récupérer 1,1 million de dollars censés être consacrés à la conservation des espèces, a expliqué le ministère de l’Environnement.
63.700 animaux décimés par la sécheresse
Le pays a par d’ailleurs sollicité l’aide internationale, « les moyens de subsistance d’une majorité de Namibiens étant menacés, notamment ceux qui dépendent des activités de l’agriculture ».
Cette décision n’est pas aussi irrationnelle qu’il n’y parait : selon un rapport du ministère de l’Agriculture namibien publié en avril dernier, 63.700 animaux ont péri en 2018 du fait de la sécheresse. Les conditions de pâturage dans la plupart des parcs du pays étant extrêmement mauvaises, ne pas réduire le nombre d’animaux conduirait à en réduire certains à la famine.
La Namibie n’est pas le seul pays africain qui a décidé de monnayer sa faune sauvage sur le marché international. Pas plus tard que la semaine dernière, le Zimbabwe annonçait son intention de vendre son stock d’ivoire d’éléphant pour financer l’entretien de ses parcs naturels. Et en Avril, le Bostwana réouvrait la chasse aux pachydermes sur son territoire.
Illustration bannière : Oryx dans le désert namibien – © mezzotint
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