Elles sont partout autour de nous, infiniment petites, dans les aliments, les textiles… Les nanoparticules sont-elles toxiques pour notre organisme ?
Des nanoparticules manufacturées et non naturelles
Êtes-vous seulement au courant qu’elles existent et sont omniprésentes autour de nous ? Quand on parle de nanoparticules, il faut réaliser que ces substances mesurent entre 1 et 100 nanomètres, soit bien plus petit qu’un grain de sel. Ces nanoparticules non pas naturelles mais manufacturées sont fabriquées aussi bien à partir de molécules organiques que de carbone ou de métaux, tels que l’argent ou même l’or et le titane.
Mais à quoi servent-elles depuis leur apparition dans l’univers industriel à l’orée des années 1990 ? Un peu à tout, à vrai dire. On trouve ainsi du phosphate de calcium (E341) dans nos tubes de dentifrice, de l’oxyde de silicium (E551) pour éviter l’agglomération des aliments en poudre, des nanoparticules d’argent dans les textiles pour remplir un rôle à la fois antifongique et antibactérien.
Des molécules transformées
Seul hic : ces dernières années, on a commencé à se pencher sur leur effet réel sur notre santé, notre organisme, nos cellules. Du fait de leur dimension extrêmement petite, ces nanoparticules sont à même de pénétrer dans notre organisme, d’en traverser les différentes barrières physiologiques. La Direction d’évaluation des risques de l’Anses a d’ailleurs publié en 2020 un rapport sur les nanomatériaux dans les produits destinés à l’alimentation.
Sur l’animal, les chercheurs ont d’ores et déjà constaté que certaines nanoparticules peuvent s’accumuler dans différents organes, entraînant retards de croissance, allergies, cancers et effets délétères sur le système nerveux. Pour quelles raisons ? Des recherches menées l’an passé par une équipe européenne ont montré que les nanoparticules métalliques pouvaient transformer des molécules chargées de protéger l’ADN en substances s’y attaquant au contraire.
Des métaux aux mêmes effets
Au sein du laboratoire Matière et systèmes complexes du CNRS, une analyse d’ampleur a été menée ces dernières années sur les nanoparticules métalliques afin d’en comprendre les effets nocifs sur les cellules vivantes. Les chercheurs ont étudié la réponse moléculaire de cellules humaines à des nanoparticules issues de huit métaux différents : cadmium, cuivre, fer, platine, argent, titane, zinc et or.
Cette méta-étude aura permis d’obtenir une conclusion commune à tous les métaux étudiés : quel que soit le métal, les métaux constituant les nanoparticules peuvent activer des gènes identiques. De quoi simplifier demain l’analyse de leur toxicité potentielle, et mieux prédire l’impact des nanoparticules métalliques au niveau cellulaire.
Nanoparticules en cosmétique : où les trouve-t-on ?
Les nanoparticules insolubles dans les produits cosmétiques sont essentiellement utilisées comme filtres UV ou conservateurs. Les nanoparticules modifient les propriétés des produits cosmétiques, notamment la couleur, la transparence, la solubilité et la réactivité chimique. On ne sait pas dans quelle mesure les nanoparticules insolubles sont utilisées dans les produits cosmétiques.
Crèmes hydratantes, produits de maquillage, shampoings, dentifrices, parfums… tous les cosmétiques sont concernés. Ainsi 3 % des cosmétiques en Europe contiendraient des nanoparticules. Produits plus particulièrement visés : les crèmes solaires, envahies par les nanoparticules (dioxyde de titane ou oxyde de zinc notamment), qui leur permettent d’être plus fluide et de ne plus former de dépôts blancs à la surface de la peau tout en étant performantes contre les U.V.
Nanoparticules : que rechercher sur l’étiquette de vos cosmétique
- Fullerènes
- Oxyde de zinc micronisé
- Nano-oxyde de zinc
- Dioxyde de titane micronisé
- Silice de quartz micronisée
Bon à savoir
Les nanoisées peuvent être potentiellement nocives lorsqu’elles sont inhalées. Évitez les poudres cosmétiques en vrac et les écrans solaires en aérosol qui contiennent du TiO2 ou du ZnO nanoisé. N’oubliez pas de vérifier les étiquettes des ingrédients de vos produits de soins personnels
Longtemps présentée la solution « miracle », la présence de nanoparticules dans nos produits cosmétiques est aujourd’hui largement contestée en raison des risques pour la santé, pouvant pénétrer dans l’organisme et induire des effets toxiques.