Ce qui se passe aux États-Unis nous invite à nous interroger sur ce que nous considérons être le progrès pour la société. Celle de Mr. Trump semble loin du « consommer mieux, vivre mieux » prôné par consoGlobe.com. Jugez-en plutôt.
Donald Trump a procédé à des nominations annonciatrices de reculs sévères en matière environnementale, avec l’ancien PDG d’Exxon – la société pétrolière dénoncée pour avoir activement oeuvré à contrer la science du changement climatique -, un nouveau patron de l’agence de protection environnementale, Scott Pruitt qui a manifesté par le passé son opposition à cette même agence à maintes reprises, et qui estime que « la science du climat est loin d’être claire », un ministre de l’intérieur qui pourra donner le feu vert pour de nouveaux projets de pipeline ou forage et comme il l’a toujours voulu par ses votes au Congrès.
Ou encore un ministre de l’énergie, ex-gouverneur du Texas, qui estime que la science du climat n’est « pas prouvée »… Les ministres de la défense, de la sécurité intérieure, de l’urbanisme, du commerce, ou le nouveau directeur de la CIA, et d’autres, sont du même acabit.
Boeuf aux hormones et dérégulation financière
En matière de protection des consommateurs, l’arrivée de Trump au pouvoir promet d’être remarquée. Après ses promesses de retirer de nombreuses lois de protection des consommateurs pesant sur les entreprises, « on peut s’attendre à beaucoup d’incertitude », annonce Aaron Jackson, professeur d’économie à Bentley University.
Et les voix exprimant l’inquiétude sur ce front sont plus nombreuses que celles convaincues des avancées possibles, surtout en ce qui concerne la dérégulation financière promise qui pourrait affecter les petits épargnants aux États-Unis et bien au-delà.
Pour l’Europe, l’arrivée de Trump pourrait signifier une nouvelle guerre du boeuf aux hormones, bataille, il faut préciser, déjà entamée par l’administration Obama. Le Roquefort, les truffes et les eaux minérales italiennes en furent d’ailleurs les victimes par le passé.
Au plan national, les partisans de Trump voudraient faire marche arrière concernant le plan de sécurité sociale dit « Obamacare », tandis que Mr. Trump lui-même, a annoncé vouloir étendre la protection. Affaire à suivre donc…
On est quoi qu’il en soit, bien loin des valeurs que nous défendons : consommer mieux et vivre mieux, en prenant soin de soi, des autres, et de l’environnement. Mais heureusement, le Président américain ne contrôle pas tout.
La dynamique en faveur des énergies renouvelables sur le terrain, sur place et au-delà, pourrait se trouver ralentie mais pas stoppée. Elon Musk, le flamboyant entrepreneur qui gère Tesla et Space X, recruté par le futur président pour un conseil d’orientation sur les énergies, dit d’ailleurs que si Trump sera clairement l’ami du pétrole, il pourrait aussi prendre des mesures favorables aux renouvelables.
Concernant la protection de la santé des citoyens américains ou des importations européennes, la réalité pourrait aussi rattraper l’administration Trump. Les normes d’émissions de polluants des véhicules continueront à se resserrer. La Chine continuera à investir dans la R&D des technologies propres. Les Européens continueront de refuser les importations OGM et de boeuf aux hormones. On n’arrête pas si facilement le progrès, Mr. Trump.