Comme les coraux, les anémones de mer doivent leurs couleurs à des micro-algues qui les composent. Et comme eux, elles subissent le blanchissement, une conséquence du changement climatique. Cela affecte les populations de poissons-clowns : c’est le résultat d’une étude du CNRS, publiée dans la revue Nature Communications le 10 octobre dernier.
Les poissons-clowns souffrent de la disparition des anémones de mer
Pendant plus d’un an, les scientifiques ayant participé à l’étude sont allés rendre visite tous les deux jours à des poissons-clowns sur le récif corallien de Moorea -dur métier. Ceci entre 2015 et 2016, avant, pendant et après le passage du phénomène El Niño, qui a réchauffé le récif de 2°C.
Résultat, la moitié des anémones de mer ont perdu leurs micro-algues et ont subi un phénomène de blanchissement. Or, les poissons-clowns utilisent les anémones de mer pour se protéger et pour y pondre leurs oeufs, et le blanchissement affectait leur ponte : chez les anémones de mer touchées, les oeufs de poisson-clown diminuaient de 73 %.
Les poissons-clowns moins fertiles
Le blanchissement des anémones de mer provoque un stress chez les poissons-clowns : les chercheurs ont pu constater une hausse des taux de cortisol, l’hormone du stress, dans le sang de ces animaux, et une baisse du taux d’hormones sexuelles. Ce stress affecte donc la fécondité des poissons, et, à terme, leur survie.
Après l’épisode de réchauffement, les recherches ont montré que les anémones de mer et les poissons-clowns se rétablissaient, mais que celui-ci avait affecté durablement leurs populations. C’est pourquoi les chercheurs craignent qu’un réchauffement plus long de la température des océans fasse disparaître Le Monde de Nemo : les poissons-clowns et ses hôtes.
Illustration bannière : Poisson-clown – © cbpix
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