9,1 millions de personnes se sont réfugiées à l’intérieur de leur propre pays à cause des conflits ou des aléas environnementaux. Ce bilan risque de s’alourdir d’année en année, à mesure que le réchauffement climatique va s’accélère et les épisodes extrêmes se multiplier. D’autant plus que dans certaines zones, réchauffement climatique et conflit sont très liés.
RDC : 977.000 déplacés internes en six mois
De janvier à juin 2017, l’Observatoire des situations de déplacement interne (Internal Displacement Monitoring Center ou IDMC), qui publiait son bilan le 16 août dernier, a recensé 9,1 millions de déplacés internes, c’est-à-dire des personnes forcées, en raison des conflits ou de catastrophes climatiques, de fuir leur foyer et de se réfugier à l’intérieur des frontières de leur propre pays :
- 4,6 millions de ces déplacés internes ont fui en raison des conflits qui sévissent dans 29 pays
- 4,5 millions du fait d’événements climatiques extrêmes qui ont frappé 76 pays
Par rapport à 2016, le nombre de réfugiés internes pour cause de conflit au premier semestre 2017 est très élevé, puisqu’il représente déjà plus des deux tiers du nombre total de déplacés internes en 2016, qui était de 6,9 millions. En revanche, le nombre de réfugiés climatiques internes est plus faible qu’en 2016, où l’on en comptait 24,2 millions sur toute l’année.
Dans le détail, c’est l’Afrique subsaharienne qui compte le plus de déplacés internes liés aux conflits : cette région du monde totalise 46 % des déplacés internes ayant fui la violence de la guerre. En République démocratique du Congo (RDC), 977.000 nouveaux déplacés internes en six mois ont été recensés, soit davantage que sur toute l’année 2016. Arrive ensuite le Moyen-Orient, où les guerres ont poussé 922.000 personnes à fuir leur maison en Irak, et 692.000 en Syrie.
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En ce qui concerne les déplacés internes liés aux catastrophes naturelles, c’est l’Asie qui arrive en tête : les glissements de terrain dans le Sud de la Chine fin juin 2017 ont poussé 858.000 personnes à trouver refuge ailleurs, et le cyclone Mora qui a frappé le Bangladesh, la Birmanie et l’Inde a provoqué le déplacement interne de 851.000 personnes.
Les déplacés internes n’ont pas de statut juridique
Contrairement aux réfugiés qui demandent l’asile dans un autre pays que le leur, les déplacés internes ne bénéficient d’aucun statut juridique leur garantissant une protection internationale. Et pourtant, à mesure que le réchauffement climatique s’accélèrera, les événements climatiques extrêmes se multiplieront et le nombre de déplacés internes ira en augmentant. Cela est d’autant plus problématique que les pays touchés par les catastrophes naturelles sont très souvent des pays à faibles revenus, qui disposent de peu de moyens pour se prémunir.
Par ailleurs, il y a une imbrication croissante, dans certaines zones telles que le lac Tchad, entre réchauffement climatique et conflit. Si nous voulons éviter que le bilan des déplacés internes s’alourdisse d’année en année, la communauté internationale devra s’engager davantage pour soutenir, techniquement et financièrement, les zones les plus vulnérables.