Actuellement, les noisettes qui entrent dans la composition du Nutella proviennent principalement de Turquie. Mais à terme, la pâte à tartiner sera fabriquée avec des oléagineux italiens. Une démarche qui n’est pas du goût de tout le monde.
Italie / Turquie – Le dilemme des noisettes pour Ferrero
Pour les amateurs de Nutella, l’ingrédient qui donne ce goût qu’ils aiment tant dans leur pâte à tartiner préférée est la noisette. Elle contient 13 % de cette graine oléagineuse qui provient en grande partie de Turquie.
Sur les 400.000 tonnes de Nutella fabriquées par an, plus de 70 % des noisettes sont cultivées en Orient.
Décevant de la part d’une marque italienne d’autant plus que Ferrero a été épinglée il y a quelques temps car elle aurait fait appel à des enfants pour la cueillette de ses noisettes. Une polémique qui rend la tartine de Nutella plus difficile à avaler.
C’est pourquoi, le groupe a décidé de revoir son image en annonçant, en 2019, une traçabilité de ses noisettes.
Planter des noisettes en Italie
L’objectif de Ferrero est de raccourcir ses chaînes d’approvisionnement en utilisant des noisettes italiennes uniquement. Cela signifie qu’il va falloir planter de nombreux noisetiers afin de satisfaire la demande : pas moins de 20.000 hectares d’ici à 2025 !
Pour ce faire, le groupe veut étendre sa production à d’autres régions que celles où poussent déjà des noisettes, et notamment en Toscane.
Selon nos confrères des Échos, « il propose des contrats avantageux à des agriculteurs, notamment dans les Pouilles ou en Toscane, en s’engageant à acheter 75 % de leur production annuelle. Dans la province d’Arezzo, par exemple, il a établi un prix fixe de 2,50 euros le kg, peu importe la qualité du produit ».
Le Nutella, une menace sur la biodiversité ?
Fabriquer du Nutella avec des noisettes italiennes est une idée qui pourrait séduire car elle s’inscrit dans une démarche éthique et responsable. Elle ne fait pourtant pas l’unanimité. En effet, la culture de noisettes se fera au détriment des autres, comme celles de l’olive et du raisin qui poussent en Toscane.
Autre argument en sa défaveur et qui est avancé par les écologistes : la monoculture intensive risque d’appauvrir le sol et d’entraîner l’utilisation à haute dose de pesticides.
Après l’huile de palme qui provoque la déforestation et la destruction des grands singes, Ferrero doit résoudre le problème de la noisette qui menace la biodiversité italienne.
Cette pâte à tartiner est une catastrophe dans tous les domaines; culture, santé, éducation culinaire, porte-monnaie…!