« Pourquoi appelle-t-on agression le fait de frapper un adulte, cruauté le fait de frapper un animal, mais éducation le fait de frapper un enfant ? » interroge l’Observatoire de la violence éducative ordinaire (OVEO). Cet Observatoire remet en question ce que l’on appelle la « violence éducative ordinaire ». Cela concerne les punitions quotidiennes utilisées par les parents dans le but d’élever un enfant. Elle inclut les châtiments corporels, comme les fessées, les gifles ou tirer les oreilles, mais aussi les chantages, les menaces ou les privations qui font aujourd’hui encore, partie de l’éducation des enfants.
Or, ces traitements infligés aux enfants par les adultes ne sont bénéfiques pour personne. Ils sont une grande source d’angoisse et de stress pour les enfants et pourraient même contribuer au mauvais développement de leur cerveau. Devenus adultes, ils auront tendance à être plus violents s’ils ont subi une éducation violente. Or d’après les partisans de la non-violence éducative, la violence n’est ni nécessaire, ni souhaitable pour élever un enfant.
La non-violence éducative n’est pas pour autant synonyme de laxisme ou de laissez-faire. L’alternative à la violence éducative ordinaire est l’éducation bienveillante, en prenant en compte les émotions et les sentiments de son enfant. C’est un processus plus difficile et plus long qu’une fessée, mais qui engendre bien moins de stress pour l’enfant, pour l’adulte et est bénéfique pour la société entière.
La journée de la non-violence éducative
La journée de la non-violence éducative, le 30 avril, permet de donner aux parents et aux éducateurs des clés pour éduquer les enfants de manière non-violente et bienveillante. Initiée par Catherine Dumonteil-Kremer, auteure de plusieurs ouvrages et formatrice en éducation bienveillante, cette journée rassemble plus de 86 manifestations dans trois pays.
À cette occasion, elle a publié sur son blog un « kit de survie » pour les parents, qui propose des alternatives à la fessée lorsque la crise éclate : analyser les raisons de sa colère, s’isoler, prendre son enfant dans les bras et même crier dans un coussin sont des solutions qui font passer la colère et « trouver des solutions respectueuses aux défis quotidiens ».
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