
La nouvelle version de l’affichage nutritionnel Nutri-Score avance. Mais si la ministre de la Santé l’a signé, celle de l’Agriculture semble plus rétive. Pour quelles raisons ?
Les arguments des lobbies repris
Tout le monde connaît l’affichage nutritionnel Nutri-Score. Mais sa nouvelle version actuellement en cours de finalisation sera-t-elle aussi efficace ? L’association de consommateurs Foodwatch en doute. En effet, différent ministères, dont celui de l’Agriculture, doivent aussi le parapher pour qu’il entre en vigueur. Or, pour Foodwatch, « Annie Genevard cajole les lobbies et se moque de la santé publique ».
Selon elle, « le logo nutritionnel, créé en France et adopté par sept pays européens, a vu son algorithme évoluer et est désormais plus sévère avec les produits trop gras, trop sucrés, trop salés mais ce n’est pas du goût de la ministre. Madame Genevard (…) reprend à son compte les arguments des lobbies des produits laitiers et de la charcuterie, sans complexe et sans considération pour la santé publique et pour la science ». Devant le sénat, la ministre de l’Agriculture avait notamment reproché au nouveau Nutri-Score de donner une mauvaise note aux produits issus des « magnifiques salaisons françaises », la charcuterie et de nombreux fromages.
Le Nutri-Score, une mesure clé
Le Nutri-Score avait été mis en place en 2017 en France sur la base du volontariat, ainsi que dans six autres pays de l’Union Européenne. Aux côtés de l’interdiction des publicités pour des produits gras sucrés salés, il s’est révélé plus qu’efficace pour lutter contre l’obésité et le surpoids. Foodwatch appelle la ministre à ne pas temporiser et à « suivre les recommandations scientifiques au lieu de n’écouter que les intérêts privés » des agro-industriels. Elle a lancé une pétition en ligne à ce sujet et cosigné une lettre ouverte à l’actuel Premier ministre.
Pour Audrey Morice, chargée de campagnes chez Foodwatch, « alors que l’étiquetage nutritionnel obligatoire sur le devant des emballages est reconnu comme une mesure clé dans la lutte contre les maladies liées à l’alimentation, il est plus que temps que le gouvernement français cesse de traîner des pieds et prenne ses responsabilités. Il doit se ressaisir et suivre les recommandations des scientifiques indépendants au lieu d’écouter les intérêts privés de l’industrie agroalimentaire ».
Lire aussi
Abonnez-vous à consoGlobe sur Google News pour ne manquer aucune info !
A lire absolument




