Contribuer à la sauvegarde de l’environnement : à première vue, ce n’est pas la priorité du secteur industriel, bien au contraire. C’est pourtant un tournant stratégique que certaines entreprises ont fait le choix de prendre, avec un impact toujours aussi important sur l’environnement, mais cette fois-ci tourné vers la préservation et le renouvellement.
L’avènement de la mobilité écologique
À hauteur de la problématique de pollution qui est la sienne, le secteur des transports est l’un des plus concernés par la transition écologique. En 2010, 14 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre provenaient des transports. Les pouvoirs publics se sont emparés de ce sujet relativement tôt, afin d‘inciter industriels et particuliers à favoriser des pratiques plus écologiques. La Loi pour la Transition Énergétique et pour la Croissance Verte (LTECV) adoptée à l’été 2015 posait déjà quelques balises : ainsi de l’installation de 7 millions de points de recharge pour véhicules électriques d’ici 2030, mais aussi du renouvellement des flottes publiques par une proportion minimale de véhicules à faibles émissions.
C’est également la LTECV qui a fait entrer dans la pratique courante l’utilisation de mesures de restriction de la circulation dans les zones fortement polluées.
Les industriels de l’automobile se sont rapidement engagés dans cette voie, Renault en tête, devenu leader mondial du marché de la voiture électrique aux côtés de Nissan. Un investissement d’avenir, si l’on en croit les dernières mesures annoncées par le gouvernement français : le 22 mai dernier était dévoilé le nouveau contrat stratégique pour la filière automobile, qui annonce l’objectif de multiplier par 5 chaque année les ventes de véhicules électriques neufs en France, et par 10 d’ici 2022 la vente de véhicules hybrides rechargeables.
Les industries pionnières de l’innovation écologique
Certaines entreprises industrielles se posent en pionnier de l’innovation à vocation écologique, et font preuve d’une inventivité à la hauteur de leur rôle historique dans le développement des sociétés.
L’innovation au service du développement durable occupait une part important du programme proposé par le gouvernement au printemps 2017 intitulé « Nouvelle France Industrielle », censé favoriser l’avènement de nouvelles pratiques. Dans le cadre de ce programme, le constructeur Renault Trucks en partenariat avec SymbioFCell a conçu un camion pour La Poste à prolongateur d’autonomie, fonctionnant à l’hydrogène. Le Projet « Force » vise quant à lui l’allègement des véhicules grâce à des fibres carbone à bas coût.
Toujours dans le secteur de la mobilité, c’est l’entreprise Alstom qui a été récompensée du Green Tec Award 2018 pour la mise au point du « Coraia il int », un train régional alimenté par une pile à combustible, qui devient le premier train au monde à zéro émission.
À Calais, un nouveau système de rechargement des véhicules électriques a été inauguré début 2018 par Citelum, Ubitricity et EDF : les trois entreprises ont imaginé installer les bornes de recharge dans les mâts d’éclairage, afin de limiter les travaux liés à l’installation de nouvelles bornes électriques, en privilégiant le développement des usages de l’infrastructure d’éclairage public de la ville.
En plus d’être encouragées par les politiques environnementales des pouvoirs publics, certaines entreprises du secteur industriel sont également animées de l’intérieur par une véritable foi environnementale.
Lire page suivante : les villes, laboratoires de l’écologie industrielle
- https://www.lemonde.fr/le-monde-2/article/2008/04/04/ecologie-industrielle-la-nature-pour-patron_1029889_1004868.html
- https://www.rse-magazine.com/Une-strategie-de-RSE-eclairee-entretien-avec-Carmen-Munoz-Dormoy-directrice-generale-de-Citelum_a2754.html?print=1
- http://www.leparisien.fr/economie/citelum-eclaire-votre-vi-ll-e-13-11-2017-7390530.php
« Les cargos qui acheminent plus de 90% des marchandises de la planète génèrent une pollution digne des pires heures de l’ère industrielle.
Selon France Nature Environnement qui mène l’enquête depuis trois ans, l’impact des navires marchands et des bateaux de croisière qui utilisent essentiellement comme carburant, du fioul lourd, un sous-produit du pétrole, émettent des quantités d’émissions de particules fines dans l’air bien plus dangereuses que l’automobile. Contre toute attente ce ne sont pas les émissions de CO2, qui posent le plus de problème, mais les oxydes de soufre qui sont extrêmement toxiques.
Imaginez que les 15 plus gros navires présents sur les mers du globe répandent à eux seuls, plus de soufre que toutes les voitures en circulation sur la planète et cela sans aucun système de filtration. »